Comme Fribourg, Jura et Valais, le canton de Vaud instaure le concept de congé joker. L’école obligatoire affirme également sa volonté d’accueillir tout type d’enfant en classe ordinaire. Du côté des écoles postobligatoires, le numérique change la manière d’étudier.

Pour faciliter la vie des familles et simplifier la relation entre parents-élèves et école obligatoire, Vaud instaure à son tour les « congés jokers » : « Ce concept est déjà bien implanté dans d’autres cantons et en Suisse alémanique », détaille Frédéric Borloz, lors d’une conférence de presse qui se tenait mercredi 14 août au collège du Verney à Puidoux. Si la thématique des liens entre famille et école avait déjà été soulevée à la rentrée 2023, le service cantonal a suivi une sorte de tendance générale et politique, puisqu’une intervention au Parlement allant dans ce sens avait largement été soutenue : « La question était de savoir comment l’on peut s’adapter vis-à-vis des parents, des familles. La société évolue et l’école doit s’ajuster », poursuit le chef du département de l’enseignement et de la formation professionnelle.

Six congés d’une demi-journée

« Une liberté de prendre congé sans justification, mais sous certaines conditions. Il ne s’agit pas d’aller à la piscine, car chaque demande doit être annoncée à l’avance. Il ne sera pas non plus possible de prendre congé durant les examens ou le jour de la rentrée », précise Frédéric Borloz. Les jours de camps, de sorties de classe ou courses d’école non plus, apprend-on sur la slide Powerpoint.

« La question était de savoir comment l’on peut s’adapter vis-à-vis des parents, des familles »
Frédéric Borloz, chef du département de l’enseignement et de la formation professionnelle

En instaurant ce concept dès cette rentrée, Vaud devient le 18^e canton à appliquer cette solution de congé simplifiée. S’il s’agit de renforcer le partenariat école-famille, il s’agit également de soulager le travail des établissements scolaires : « Entre 16’000 et 40’000 congés sont accordés chaque année, toutes ces demandes doivent être motivées et validées ». Pour aller plus précisément dans les chiffres et rappeler vos leçons de mathématiques, chaque établissement traite entre 100 et 200 demandes par année.

Visée inclusive plus marquée

L’école vaudoise continue de se diriger vers une approche inclusive, notamment avec douze mesures en vigueur depuis 2023. A cette période, quatre Classes Régionales de Pédagogies Spécialisée (CRPS) voient le jour afin d’accueillir les enfants de 1H et 2H avec des troubles du spectre de l’autisme. « Je rappelle ici, que ces classes permettent d’offrir une alternative entre un établissement ordinaire et un établissement spécialisé », précise Cédric Blanc, directeur général de l’enseignement obligatoire. Deux classes de ce type viennent de voir le jour totalisant six CRPS réparties entre Gland, Montreux, Morges, Moudon, Nyon et Vevey. Avec ces classes enfantines, 340 élèves de l’école obligatoire bénéficient de mesures renforcées. Totalisant ainsi à 39 le nombre de classes CRPS.

Déploiement de l’éducation numérique

Le déploiement de l’éducation numérique se poursuit, notamment au niveau du secondaire II. L’introduction de l’informatique comme branche obligatoire dans les écoles de maturité en est un exemple, appuyée par la plateforme Modulo, développée en collaboration avec l’EPFL.

« Outre le déploiement de l’éducation numérique qui se traduit par la volonté de renforcer le numérique dans toutes les écoles du secondaire II, quatre établissements font partie d’un projet pilote », indique Lionel Eperon, directeur général de l’enseignement postobligatoire. « Il s’agit de progressivement doter les enseignants d’un ordinateur à des fins professionnelles pour mettre en œuvre cette éducation numérique ». Un concept qui cible 475 enseignants et 5260 élèves et qui sera déployé dans quatre écoles pilotes. On note que le gymnase de Chamblandes, à Pully, fait partie des quatre établissements pilotes.