Diesel
Georges Pop | Alors que la grand-messe de l’automobile reçoit comme chaque année à Genève son imposant lot de fidèles pratiquants, il est intéressant de relever que les parts de marché du diesel dans les ventes de voitures neuves sont en chute libre en Europe, plombées par les récents scandales de moteur truqués et le renchérissement des véhicules. Dans toute l’Europe? Non! Le marché suisse résiste plutôt bien tout comme le marché allemand qui a vu naître cette technologie. On notera que de nos jours, le mot diesel peut être utilisé comme adjectif pour qualifier un type de moteur ou comme substantif pour désigner ce même moteur ou le type d’essence qui l’alimente. Mais il est cocasse de relever que, contrairement aux Français qui l’orthographient diésel, les Romands ne se sont pas convertis à l’accent aigu et sont restés fidèles aux origines. Car ce mot nous vient tout simplement du nom de l’inventeur de cette mécanique, l’ingénieur allemand Rudolf Diesel. Son idée était de faire rouler des véhicules en utilisant des huiles lourdes, résidus de la distillation du pétrole, bien moins chères que l’essence. C’est ainsi qu’il mit au point un robuste moteur qui compresse son carburant pour l’enflammer, ce qui prend un peu de temps mais rend les bougies superflues. Le premier moteur bricolé par Diesel fut commercialisé en 1900 et fut très vite adopté par les marines marchande et militaire en raison de son excellent rendement; qualité qui reste encore son principal atout. Le brave homme connut cependant une fin funeste. Alors qu’il naviguait à bord d’un paquebot à destination de l’Angleterre en 1913, il fut porté manquant et un corps en piteux état fut découvert dix jours plus tard en mer et lui fut attribué. Meurtre, suicide, accident? Le «mystère Diesel» reste toujours entier. Ah! Ceci encore: les commentateurs sportifs suisses traitent souvent Stan Wawrinka de «moteur diesel» parce qu’il traîne à démarrer dans les tournois du Grand Chelem; avant – enfin – de tourner à plein régime!