Crisis ? what crisis !
Liberté de penser et tolérance, jamais le fossé n’a semblé aussi profond devant des pensées qui ont été représentatives de toute une époque. C’était effectivement au siècle passé. Ces deux concepts sont maintenant dissociés. En ce siècle débutant, on ne peut plus parler d’un fossé mais d’un mur. Combler un fossé pour en faire un mur prend du temps et de la matière. Il en a fallu beaucoup pour retourner à un temps que l’on pourrait qualifier de médiéval. Le constat est là, c’est actuellement un état de fait. Les dernières décisions fédérales n’ont pas aidé, au contraire. Certains les trouvent molles, d’autres assumeraient des positions plus radicales. Les briques se montent sur un argumentaire où tout ce qui ne nous conforte pas dans notre propre certitude est rejeté dans les méandres de la corruption ou du complotisme. Que l’on soit à la solde du Grand Pharma ou anarchiste libre penseur – l’obédience n’a ici aucune importance – l’information a tué l’information. La bibliothèque d’Alexandrie s’est diluée en autant de Clouds qu’il y a de commentaires. Il y en a pour tous les goûts et toutes les heures de l’apéro. Chacun cherchant ses quinze minutes de gloire ou midi à quatorze heures. La vache ne regarde plus le train passer, elle n’a plus le temps de ne plus faire de lait. Einstein dans ce même train jette en l’air son orange avec un air désabusé : « si ce n’est ce monde, ce sera un autre » semble-t-il se dire… La liberté de penser, et donc de réfléchir, ne fait plus aucun sens. La liberté comme concept pur d’autodétermination sur des bases personnelles, non vérifiables et ataviques, fait de chacun de nous des dictateurs potentiels. Seul l’Homme Fort qui surgira sera digne d’être suivi écrasant tout de sa pensée unique… et pourtant partagée. Dépit. Il était un temps où la libre pensée et la tolérance co-existaient. Les batailles étaient homériques, mais Dieu que la musique était belle !