Corcelles-le-Jorat – Rega, ambulances et pompiers spécialisés pour un exercice de sauvetage en forêt
L’importance d’une bonne réactivité enseignée lors de ces simulations

Les premiers secours
Gil. Colliard | Jeudi 24 mai, 13h30, les environs du Chalet d’Orsoud, à Corcelles-le-Jorat étaient en effervescence. De par les chemins d’accès, de par le ciel, véhicules et hélicoptère d’intervention arrivaient. Des hommes en tenues rouges ou noires, matériel de secours en main, se pressaient sur les lieux, où se jouait, heureusement à titre d’exercice, un accident forestier redouté: un forestier-bûcheron pris sous un arbre.
Trouver du réseau pour lancer l’alerte
Dans le cadre de son programme de formation continue, l’entreprise Daniel Ruch SA avait organisé, pour l’ensemble de son personnel, soit 35 personnes, une journée sur le thème des actions à entreprendre lors d’accidents. Si la matinée était plutôt destinée à la théorie et aux gestes de premier secours, l’après-midi fut dédié à une simulation en forêt sous la direction d’Eric Locatelli, enseignant au Centre de formation professionnelle forestière au Mont-sur-Lausanne. On sentait l’intérêt grandir parmi les forestiers, au fur et à mesure de l’évolution du scénario de l’exercice et de l’arrivée des secours. Avec beaucoup de réalisme, Jérôme Padrun endossa le rôle du forestier-bûcheron dont les jambes étaient prises sous un arbre abattu, appelant au secours avant de perdre connaissance. Lanceur d’alerte, son collègue Roman Morier, mit en route le processus de secours en appelant le 1414, le numéro d’urgence de la Rega, et donnant ses coordonnées, dès qu’il eut trouvé du réseau.
Un exercice plus vrai que nature
Après une bonne quinzaine de minutes, arrivée des ambulanciers, qui évaluèrent la situation et stabilisèrent les fonctions vitales du blessé. L’hélicoptère de la Rega déposait un médecin et un sauveteur professionnel à proximité, en terrain sécurisé, localisé dès le début du chantier. Peu après les sapeurs-pompiers du SPSL (Service de protection et sauvetage de Lausanne) et des hommes du GRIMP (Groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux) avec leur matériel entreprirent de dégager le blessé, après stabilisation du fût (le tronc de l’arbre). Huit porteurs furent nécessaires pour transporter le jeune forestier-bûcheron jusqu’aux ambulances où les deux acteurs occasionnels purent exprimer leur ressenti après ce sauvetage vécu avec un tel réalisme qu’une vraie tension se dégageait du groupe de spectateurs. Au final, il fallut un peu plus d’une heure, qui parut bien longue pour le blessé fictif, pour le dégager et l’emporter. Le sauvetage impliqua un hélicoptère EC 145 Airbus de la Rega, cinq véhicules et une quinzaine d’intervenants. Synthétisant les enseignements à tirer de l’opération, Eric Locatelli souligna l’importance de gérer au mieux les 15 à 20 minutes d’attente avant l’arrivée des secours et le fait de travailler par équipes de trois personnes minimum sur chaque chantier. Prises en charge par les entreprises privées ou les collectivités publiques, ces journées d’exercices, organisées, dans l’idéal, tous les 4 à 7 ans, représentent un coût certain, mais lors d’accident, on constate que les premiers réflexes sont bons et que les mesures adéquates, qui peuvent être vitales, sont prises rapidement. Les forestiers travaillent dans des conditions de terrain difficile, souvent dans des températures hostiles, d’où l’importance d’une bonne réactivité enseignée lors de ces simulations.

Huit hommes portant la civière