Contre-vérités
Vendredi 11 mars, lors d’une réunion expresse de la commission de sécurité de l’ONU demandée par Moscou, l’ambassadeur adjoint de la Russie, Dmitry Polyanskiy s’en est donné à cœur joie dans une démonstration de désinformation. A l’origine de cette réunion, le diplomate russe s’est évertué à démonter les allégations selon lesquelles l’armée russe bombarderait des civils, mais c’est surtout pour annoncer au monde que les Ukrainiens, avec l’aide de Washington, préparaient des armes biologiques que cette réunion a été orchestrée.
Il y a comme une petite odeur de Syrie, et d’utilisation d’armes chimiques par les Russes. Ce dossier n’est toujours pas clos par l’ONU pour cause de manque d’informations de Damas. L’argument est donc toujours valable et brandi sans vergogne par la diplomatie russe.
Accuser l’autre d’un acte avant de le commettre soi-même est un réflexe propagandiste qui n’effraie ni les communicateurs moscovites, ni les faucons américains.
Quelques jours avant la réunion de la commission de sécurité, c’est aussi à l’ONU que le ministre russe des affaires étrangères Sergeï Lavrov avait justifié l’invasion de l’Ukraine devant un parterre de plus en plus clairsemé. A ce moment, personne n’aurait été étonné de le voir brandir l’ultime preuve sous la forme d’un petit flacon d’antrax…
S’il fallait retirer quelque chose de ces petites scénettes aux grandes conséquences, c’est que l’information n’a jamais été aussi puissante, dangereuse et primordiale. Sans avoir accès à ce qui se passe derrière, ce qu’il faut bien considérer maintenant comme un rideau de fer, sans savoir ce que le peuple russe vit mais avec une omniprésence des caméras sur le sol ukrainien, notre vision est unilatérale.
Un peu comme si nous regardions la brutalité d’un ancien monde depuis le 21e siècle, ce siècle plus que jamais connecté… mais certainement pas à la réalité.