Ça se rafraîchit…
L’élection de Jair Bolsonaro à la tête du plus grand pays d’Amérique latine en rajoute à la fraîcheur ambiante.
Le nombre de pays où les idées extrémistes font recette est simplement stupéfiant, et laisse incrédule. Les simples propos tenus par l’un ou l’autre de ces candidats auraient tenus du suicide politique il n’y a pas si longtemps, mais actuellement rien ! Ces propos incendiaires sont pourtant médiatisés et largement diffusés à travers les réseaux sociaux, mais ne choquent pas l’électeur. La population les ignore ou s’en gausse et au final le candidat devient président et, qui plus est, avec un score qui est lui-même un record ! Un pays multiculturel et multicolore, le pays de la samba mais aussi le pays de la dictature militaire et des fossés sociaux. D’autres pays plus consensuels y sont tombés eux aussi et la liste n’est pas finie. Les autocrates et autres dictateurs en herbe sont promis à un bel avenir et les prochaines réunions du G20 risquent de ne pas manquer de piment. Comment en est-on arrivé là ?! Le besoin de changement est-il tel que n’importe quel bonimenteur de fond de bistrot se révèle l’étoffe d’un dirigeant ? Il semblerait bien que ce soit le cas. Peu importent les changements de cap, de décisions ou les revirements d’opinion, ni la parole ni l’écrit n’ont de poids. La politique est devenue téléréalité et le buzz la nouvelle valeur cardinale. Le sens du message n’a que peu d’existence face à la répétition médiatique. « Le medium est le message » écrivait McLuhan au milieu du siècle passé. Le contenu a effectivement été remplacé par son contenant, le temps d’antenne prime sur ce qui y est dit. Cela en dit long sur la démocratie où le débat d’idées devrait renforcer la position d’un futur homme d’état. En lieu et place des idées, il suffit maintenant de proférer les plus grosses énormités pour devenir populaire et… présidentiable. Si je devais pousser mon raisonnement jusqu’au bout, j’abonderais dans le sens des antispécistes en arguant que si l’animal est un Homme comme les autres, élisons un Orang-Outan à la présidence… mais je crois que cela a déjà été fait !