Bourg-en-Lavaux – La place d’Armes réaménagée
Conseil communal du 5 février
Faciliter l’accès, spécifier le stationnement des cycles, délimiter la terrasse du restaurant, sans oublier la mise en valeur du patrimoine, voici le programme qui attend l’est de la place d’Armes à Cully. Un réaménagement qui divise les élus rassemblés lundi soir.

Que l’on y arrive depuis un navire de la CGN ou depuis le vignoble, la place d’Armes offre un espace d’accueil entre le lac et le centre de la localité. Si embellir cette carte de visite pour 148’000 francs est jugé nécessaire, elle est également considérée inégale pour certains élus. Dans les grandes lignes, le projet comprend la mise en place de nouveaux stationnements pour les vélos. La fontaine et le bâtiment Davel (classés au patrimoine) se verront adaptés avec, respectivement, une pompe de circulation (éco-fontaine) et de nouvelles décorations florales. Autre mise en valeur patrimoniale, la requalification des alentours et la refonte de la terrasse du restaurant Major Davel. C’est ce point qui préoccupe : « La commune veut renforcer l’économie locale en mettant à disposition, un espace du domaine public pour ses restaurateurs. Même si ce n’est pas réalisable pour tout le monde » annonce Nicolas Potterat (Bel Action) avant d’ajouter que cette situation crée un petit côté d’inégalité entre les cafetiers. « En offrant un tarif de 15 francs par mètre carré pour la terrasse de cet établissement, cela génère forcément de la jalousie. Si vous ne voulez pas générer d’inégalités entre les restaurateurs, évitons de favoriser un unique commerçant avec de l’argent public. »
Emancipation de la terrasse
L’exploitant qui tient le restaurant Major Davel ne respecterait pas le règlement. C’est du moins l’avis d’une conseillère : « Jusqu’en 2017, les anciens tenanciers avaient 50 places et respectaient les arrangements. Récemment, on atteignait 139 places assises sur la terrasse. Visiblement, l’exploitant est libre de faire ce que bon lui semble. Et ce, malgré sa patente de 80 places. Qu’est-ce qui nous garantit que les règles seront respectées » questionne l’élue. « En plus, durant l’hiver, la terrasse est fermée pendant quatre mois, qu’allons-nous faire de cette zone en gravier ».
Qu’est-ce qui nous garantit que les règles seront respectées
une conseillère communale
Pour la Municipalité, l’aspect actuel et le revêtement en herbe de cette zone requièrent des interventions de la voirie : « Nous devons installer des rouleaux de gazon qui coûtent entre cinq et dix-mille francs et qui résistent un mois. C’est vrai que l’extension de la terrasse a été un petit peu rapide. Durant la pandémie, nous avons laissé cet exploitant s’élargir » admet Jean-Paul Demierre, municipal responsable des rives. Le membre de l’exécutif rappelle que les réflexions qui ont eu lieu dans l’élaboration de ce préavis ont pour but de rendre ce lieu plus sympathique et plus accueillant.
Un vote serré, puisque neuf élus lèveront la main pour s’abstenir. Alors que 21 soutiendront cette dépense publique, tandis que vingt autres voteront contre ce préavis.
Nouvelle conduite
L’idée de remplacer cette canalisation remonte à 2015, il s’agissait alors d’anticiper les travaux du plateau de la gare. Son changement permet le transport d’eau potable entre la station de pompage de la Maison Jaune et le réservoir de la Segnire, via le réservoir des Chapelles, le tout, en desservant les abonnés au passage. Une sorte de colonne vertébrale dans cette partie de la commune. Pour Olivier Veluz, la Municipalité fait preuve de bon sens en voulant coordonner ces travaux avec ceux du chauffage à distance (Holdigaz) dans le secteur : « Cela permet de réduire les nuisances pour les riverains et de réaliser des économies bienvenues. Car il ne faudra pas rouvrir la route d’ici quelques années » détaille le membre de commission des finances. « En voulant bien faire, la Municipalité a oublié qu’elle était soumise au droit des marchés publics. Avec un montant de 921’000 francs, elle aurait dû procéder par un appel d’offres ouvert. Le risque qu’un tribunal constate une violation de la loi est bien présent » sensibilise le conseiller, qui est également juriste.
Un scénario qui a été mesuré par la Municipalité, puisque cette dernière était pleinement consciente de ces éléments lors de l’élaboration de ce préavis : « Le fait de soumettre ces travaux au marché public aurait inévitablement entrainé des délais plus longs » confie Raymond Beck, municipal en charge du réseau d’eau. « L’article 21 de l’Accord intercantonal sur les marchés publics (AIMP) nous permet de faire une adjudication au gré à gré. Ce n’est pas une violation de la loi sur les marchés publics, mais une interprétation par rapport aux circonstances qui nous a amenés à considérer que nous étions couverts par cet article. »
En termes de calendrier, le portail web d’Holdigaz annonce des travaux au courant de cette année. Le préavis est accepté par une large majorité.