Assemblée générale de l’Association Lausanne Région du 13 octobre

Arvid Ellefsplass | Première assemblée ordinaire de Lausanne Région dans cette nouvelle législature et dernière pour Gustave Muheim. Après 24 ans à la présidence, l’ancien syndic de Belmont cède la place à Thierry Amy, syndic de Cugy. La conseillère d’Etat,Christelle Luisier Brodard, rend hommage au président sortant et précise l’importance du Plan d’agglomération 

Une commune, une voix

Dans son message, Gustave Muheim met à l’honneur la politique partisane dans son sens noble, celui de l’esprit régional, d’une vraie volonté de construire le futur dans la collaboration et l’entente. Le président sortant relève l’évolution des structures intercommunales en citant Coluche « il n’y a pas de petits ou de grands, la bonne longueur des jambes c’est quand elle touchent bien par terre », célébrant ainsi l’un des principes fondateurs de l’association, « une commune, une voix ». Il rappelle que la première association, sous le nom de Communauté intercommunale d’urbanisme de la région lausannoise (CIURL) créée en 1967, puis dissoute en 1989 à Savigny, renait immédiatement sous le nom de Communauté de la région lausannoise (COREL). « Pour prouver que l’oligarchie n’avait pas sa place au sein de la COREL, l’adage « une commune, une voix » a été rappelé haut et fort. La réussite a dépassé nos espérances puisque en 2001 à l’unanimité, notre identité allait symboliquement placer Lausanne au centre, entouré de sa région, démontrant par là qu’elle est partie intégrante de l’association. Lausanne Région était née, et la confiance mutuelle en témoigne ». En 2002, la Confédération affirme son soutien à Lausanne Région, en soutenant le projet d’Agglomération Lausanne Morges (PALM) qui prône le futur de la région en collaboration avec le canton. Un quart de siècle plus tard le PALM, fort de ses succès prend le chemin de sa quatrième édition.

Les projets

Après avoir detaillé les 11 projets en cours, la secrétaire générale Alessia Radaelli relève le dénominateur commun qui relie la diversité de ces projets en saluant le travail des communes membres : « Ce qui est réfléchi ensemble, bénéficie à l’ensemble des communes, les Municipalités sont la colonne vertébrale de la région ». Le détail de ces 11 projets est à retrouver dans la brochure envoyée aux Municipalités et sur le site de l’association.

Election à la présidence

Le Bureau de coordination, organe exécutif de Lausanne Région présente sa proposition au poste de la présidence, et dresse son portrait par la voix de Laurence Muller Achtari, syndique du Mont-sur-Lausanne. Thierry Amy est avocat au bareau du canton de Vaud, docteur en droit, syndic de Cugy en charge de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, du développement régional et économique. Il est membre du Bureau de coordination depuis cinq ans. Il milite pour un développement socio-économique et territorial harmonieux dans le cadre de la mise en œuvre des planifications du PALM. « Il a une formation solide pour penser le fonds et la forme de l’association, mais il a aussi la fonction (…) et la représentativité nécessaire pour assumer la présidence avec brio » assure la syndique du Mont-sur-Lausanne.

Thierry Amy est élu par acclamation.

Le président Thierry Amy
délivre son message

« C’est une joie et un honneur de pouvoir servir cette importante association régionale dans la continuité de mon illustre prédécesseur Gustave Muheim, et de la faire évoluer en vue de relever les défis du futur ». D’entrée, le nouveau président mentionne les défis qui seront à relever par Lausanne Région. La collaboration entre Lausanne, ville-centre et sa périphérie, si évidente et logique au moment de la création de l’association semble ne plus l’être. Les visions territoriales bien arretées et le manque de concertation du canton met à mal les droits démocratiques des collectivités publiques « en effet, à l’heure où les communes du PALM doivent élaborer un plan directeur intercommunal, le canton planifie des Plans d’affectation autonomes de manière souvent peu concertées, mettant à mal les droits démocratiques des collectivités concernées ». La gestion des communes de la région lausannoise est plus que jamais primordiale. Comme corrolaire, Thierry Amy pointe les enjeux économiques sous-estimés de ces développements, impliquant une détermination sans faille de la part des communes pour se faire entendre. Lucide, il souligne « alors que Confédération et canton investissent près de deux milliards dans les infrastructures de transports publics, les différents secteurs du PALM connaissent des évolutions différenciées ». Le secteur Ouest des 27 communes présente un état d’évolution avancé qui leur permettrait à l’avenir d’assurer leur propre promotion économique, pendant que les secteurs Est et Nord se retrouvent à la traîne. Au-delà du périmètre compact du PALM, il constate que ces communes seront inéluctablement amenées à subir une évolution de leur territoire conformémement aux travaux d’études du PALM suivant les instructions reçues par la Confédération. « Une coordination accrue s’impose, Lausanne Région constitue la plateforme idéale pour permettre aux communes membres de se concerter sur ces grands développement urbains ainsi que sur les projets de d’évolution de l’agglomération en périphérie » constate-t-il. Le président fraichement élu ne garde néanmoins pas ses réflexions que pour les autres : « Le temps est venu de mener une réflexion de fonds pour optimiser les actions de l’association régionale, pas seulement dans le cadre du développement territorial et économique mais également dans le cadre de l’action sociale ». L’association Lausanne Région devra elle aussi évoluer stucturellement.

Au nom du gouvernement vaudois

La conseillère d’Etat, Christelle Luisier Brodard, hôte d’honneur, clôt l’assemblée en évoquant la longévité et la pugnacité du président sortant, « Avec un régne de plus de vingt ans, tu as battu un record de longévité qui dépasse même celui d’un conseiller d’Etat. Tu as sû faire preuve de détermination et de fermeté lorsque c’était nécessaire, d’esprit de dialogue lorsque c’était possible, mais toujours dans un intérêt général ». Elle poursuit en metttant l’accent sur la collaboration régionale, chose que le président Gustave Muheim avait compris bien avant les autres. Les associations régionales offrent la possibilité aux communes de développer des politiques qu’elles ne pourraient développer seules. La recherche du dialogue avec l’Etat est primordiale, le canton et les communes doivent tirer à la même corde et Lausanne Région est un partenaire incontournable dans ce sens. L’avenir de l’association passe par la mise en place d’une politique régionale découlant du PALM. Il y a un impérieux besoin de coordination dans des domaines où il n’est désormais plus possible d’agir seul. L’urbanisation, la mobilité, la gestion des zones d’activités, la préservation de l’environnement et l’aménagement du territoire méritent une reflexion régionale et globale qui seule permettra d’atteindre des objectifs durables et ambitieux. La flexibilité et l’opportunisme seront importants dans les années qui viennent pour garantir la diversité du tissu économique de la région.