Balle au centre
Ça ne tourne pas rond. Ce qui en soi est une aberration pour un ballon. On ne dira rien du rugby, car par définition, ça fait partie du charme de ce sport aux rebonds fantasques. Ce sport codifié en Angleterre au 19e siècle se joue avec un ballon ovale, donc imprévisible, qu’il faut amener vers le but adverse avec des passes impérativement faites vers l’arrière, et généralement, sous une pluie toute britonne.
Avec des règles aussi absurdes, il n’est pas étrange que le pays qui a inventé ce sport ait aussi engendré les Monthy Python et leur nonsense. D’ailleurs ne dit-on pas que ce sport de brutes est pratiqué par des gentlemen, et que le football est un sport de gentlemen pratiqué par des voyous.
Mais les voyous ne sont pas toujours là où nous les attendons.
Entre ces deux sports d’envergure planétaire, un seul s’est développé de manière universelle. Le football s’est structuré en clubs régionaux, puis nationaux pour devenir ces multinationales connues avec leurs dérives inhérentes et insensées. Un système hiérarchisé où le joueur figure au bas de l’échelle, simple exécutant, éventuellement représentant. Autour de l’engouement de milliards de fans, les « associations faitières » font désormais leur commerce en fonction non pas d’une culture footballistique ou de la couleur de la pelouse, mais comme de vrais marchands de tapis.
A quoi nous attendions-nous ?
Populaire et populiste ont la même racine, la gestion est identique. Que la masse d’individus soit politisée ou fanatisée, voire les deux, simplifie grandement le travail de pilotage. Une gestion de masse fluide, du pain, du vin et des jeux, les choses n’ont pas beaucoup changé depuis les Romains… sauf peut-être la quantité de sesterces engagés.
Les jeux sont faits, rien ne va plus. La grand-messe sera servie dimanche, comme la tradition le veut, amenez vos hosties, collecte à la sortie.
On serait pris à rêver que le ridicule tue à nouveau.