Arrivée en gare
Une surveillance vidéo dans les gares avec une meilleure qualité d’image et un niveau de détail plus élevé que le système actuellement en vigueur. Depuis deux semaines, les porte-parole des CFF minimisent l’impact de cette présence dans les médias. Il s’agit d’un retro pédalage en règle, qui tente de revenir à ce qui existe déjà tout en justifiant le besoin de ces nouvelles caméras invisibles.
Sans articuler de coût de cette opération – il s’agit tout de même de 57 gares qui devraient en être équipées – ni préciser les spécificités techniques sur le fabricant ou les logiciels qui seront utilisés, ils jurent leurs grands dieux que la reconnaissance faciale ne serait pas utilisée… ou activée. Le seul but avoué est de pouvoir suivre le flux de la meute afin d’en déterminer les nœuds ou les tendances principales.
Tout ça pour ça, serait-on tenté de dire mais l’aspect commercial de la démarche n’est pas caché ; une façon contemporaine de réinventer l’analyse des flux humains dans les zones publiques, ce que les urbanistes font déjà depuis des décennies…
Mais alors de quel aspect commercial s’agit-il ? De celui de pouvoir valoriser les loyers des échoppes de gare, ou plus prosaïquement de pouvoir, à terme, devenir un acteur sur le marché des données ?
La question de la surveillance vidéo dans les gares a hélas « fuité » dans la presse, et cela est bien dommage pour les instigateurs du projet. La question n’est pas seulement remontée au Parlement, mais a aussi réveillé les instances du DETEC. Elle pose la question cruciale de la protection des données. Mais selon les déclarations de la Régie fédérale, ces données seront stockées en sécurité sur le Cloud de Microsoft… On croit rêver !
A voir la gestion du temps pratiquée par les CFF, qui échappe encore au chronométrage de Longines, Tissot ou Breitling – on peut se demander pourquoi – la gestion du choix de la technologie qui sera utilisée devrait suivre le même cours. Les données collectées sur nos habitudes ferroviaires ne devrait pas tarder à se retrouver en vente libre sur le darknet.