Agriculture – Après trois ans, la convention DGAV – BioVaud a fait avancer l’innovation dans le canton
L’agriculture vaudoise tirait ce lundi le bilan du partenariat signé en 2022 entre le canton et l’association BioVaud. En Lavaux, certains projets ont un bel avenir.

Non, elle ne vient pas directement de l’Etna, ni d’Hawaii, mais cette poudre sèche et noirâtre aux allures de cendre pourrait bien. Il s’agit là de basalte, roche volcanique chargée en magnétisme, réduite en poudre. Disséminé une fois par année sur une parcelle de vigne, il stimule les défenses naturelles de la vigne ainsi que la vie du sol, mais permet également de séquestrer du carbone dans le sol. Des tests, études et recherches ont été effectués sur une parcelle de Chasselas au domaine du Château de Crans, avec des résultats encourageants : moins de mildiou, moins d’oïdium, plus de vers de terre et de carbone stocké dans le sol.

54 projets qui donnent le sourire à Valérie Dittli
C’est là l’un des 51 projets rendus possible par la convention signée en 2022 entre le canton de Vaud et l’association Bio Vaud. Trois ans après, un premier bilan peut être tiré, et avec 51 projets aboutis sur 54, pour la conseillère d’Etat en charge de l’agriculture Valérie Dittli, il est bon : « Surmonter la peur du changement, c’est un défi », assure-t-elle. « Mais je mesure toute l’étendue de la tâche et le chemin parcouru, et j’aimerais vous assurer tout mon soutien pour l’avenir. » Pour 800’000 francs par an, le canton s’était engagé, avec ce partenariat, à soutenir l’agriculture biologique, particulièrement via des projets de recherche et développement. Un argent redistribué aux partenaires de BioVaud dans la recherche et l’étude agricole. C’est le cas de Vigne & Avenir, par exemple. Fondée en 2023, l’initiative regroupe sept viticulteurs et encaveurs biologiques vaudois, dont Fabien Vallélian, viticulteur en Lavaux, également référent chez BioVaud des thèmes de viticulture depuis 2019. Pour lui, innover pour trouver de nouvelles manières de produire était une évidence, et tout apport financier supplémentaire permettra de continuer à tester et innover. « Depuis que j’ai 14 ans, j’ai toujours voulu tester, faire différemment. Le basalte, j’ai déjà commencé il y a quelques années. L’idée, ça serait d’arriver à pas de traitement mais je n’y crois pas vraiment encore. »
L’utilisation de basalte dans la culture de la vigne est une première européenne. Lancé en 2021 déjà, le projet VitiBasalte peut, grâce à l’aide du canton, compter sur davantage de finances, tout comme le groupe de recherche et développement Vigne & Avenir. « Même dans les échecs, il y a du bon à prendre », explique Fabien Vallélian. « Mais si on fait 10 ans d’échecs, ce n’est pas vivable pour un vigneron. Il y a une famille à faire vivre, des employés à payer. On peut toujours faire mieux, mais il faut toujours plus de moyens. »
L’implication du canton au sein de cette convention devra être rediscutée en 2027, et les finances vaudoises ne permettent pour l’instant pas à Valérie Dittli de faire des promesses. Resteraient alors les idées, les inspirations, et l’espoir que ces projets ont fait naître sur l’entier de la chaîne agro-alimentaire vaudoise.