A la rencontre des gens d’ici :
Frédy à Châtillens

« J’ai dessiné depuis ma plus tendre enfance. Mais c’est vers 19 ans que je me suis mis à peindre des toiles. Lorsque je suis devenu peintre en bâtiment, après mon apprentissage à Lausanne, j’ai proposé à certains de mes clients de réaliser des trompe-l’œil sur leurs murs. Les faux escaliers que j’ai peint chez l’un d’entre eux étaient tellement réalistes qu’il voyait certains de ses invités vouloir les emprunter… Aujourd’hui, je peins ou je dessine tous les jours, selon mon envie ou mon inspiration ».
A bientôt 80 ans, Frédy Monney se définit à la fois comme peintre en bâtiment et comme artiste-peintre. Originaire de Bulle, il a fait l’essentiel de sa vie dans notre région. « J’étais indépendant. Mon entreprise de peinture était basée à Palézieux-Village. J’avais des clients dans tout le district et même au-delà. Mais en parallèle, je peignais des toiles pour mes proches, mes amis ou des connaissances qui me passaient des commandes. Je vendais mes œuvres, bien-sûr, mais les revenus de ce travail ne m’auraient jamais permis de vivre… Je serais mort de faim (rires) ».
Il y a cinq ans, Frédy s’est installé dans un joli et lumineux appartement près de la gare de Châtillens. Les murs de son foyer sont décorés d’innombrables toiles issues de son petit atelier : portraits, paysages, fleurs, œuvres géométriques et même son petit chien, appelé « Garçon », qui nous a accueilli par des jappements joyeux et remuant la queue. La spécialité de Frédy ? Huiles et acryliques.
Si le peintre en bâtiment est désormais à la retraite, l’artiste, lui, est plus actif que jamais. « Dès que j’ai une idée, je fais un petit croquis… Mais je travaille à mon rythme. Il n’y a personne au-dessus de ma tête pour me commander ou me stresser (rires). Je réalise toujours des toiles de commande ou des réparations pour des toiles déchirées ou des cadres cassés. En revanche, je ne fais plus de trompe-l’œil. Ça demande des outils que je n’ai plus. »
Moïsette, l’épouse aimée, est partie pour un monde meilleur, il y a dix ans déjà. Frédy vit aujourd’hui avec leur fille, Sabine, dont il est proche-aidant. « Elle a été victime d’un terrible accident qui a gravement affecté ses facultés cognitives… Mais elle peut compter sur moi. Je prends bien soin d’elle », confie-t-il avec pudeur.
Peut-on voir vos œuvres ? « Bien-sûr ! Elle sont réunies sur mon site Internet. » Parfait ! Merci de votre accueil souriant, Frédy, et tous nos vœux pour la suite !
Exposition et contact : www.artfm.ch