A la rencontre des gens d’ici
Jean-Marc à Forel (Lavaux)

« Lorsque j’ai suivi ma formation, il y avait chaque année une bonne soixantaine d’apprentis bouchers dans le canton de Vaud. Actuellement, il y en a au plus cinq ou six. C’est vrai que la profession a perdu de son attrait. Mais moi, j’adore mon métier, sinon je ne serais pas toujours là. Même si parfois, lorsque je me déplace, j’entends des remarques désobligeantes. Mais ça ne va jamais au-delà des paroles. »
Originaire du Jura, Jean-Marc Jubin est né il a 62 ans à Cully. C’est au début des années 1970 que ses parents sont arrivés à Forel pour reprendre la barre d’un restaurant – aujourd’hui fermé – et d’une boulangerie qu’ils ont transformé en magasin d’alimentation. Aussitôt sa formation achevée, leur fils y a installé sa boucherie qui a aujourd’hui pignon sur rue, dans le centre du Village. A vrai dire, le petit commerce est une véritable caverne d’Alibaba qui fait aussi office de kiosque et d’épicerie.
Quelles sont vos spécialités, Jean-Marc ? « Ici, je prépare par exemple des saucisses à rôtir maison, aux différentes saveurs. Il y en à la Suze, au sirop d’érable, au curry, ou à l’abricotine, etc. Ça dépend des saisons… Parmi mes spécialités, il y a aussi les pâtés à la viande. Nous avons aussi un service traiteur et un foodtruck qui porte le nom de Kevin’s bar. Lorsque je me déplace dans les foires et les marchés, les gens m’appellent souvent Kevin (rires). »
Le souriant boucher de Forel, papa d’un grand garçon qui est chauffeur de poids lourds, peut aujourd’hui compter sur son épouse Patricia, et sa maman Yvette pour le seconder ; la première pour tenir la comptabilité du magasin, la seconde pour la vente. Particularité : le magasin est ouvert le dimanche. « Il y a quelques annése, un dimanche, mon épouse et moi revenions de la montagne. On est resté des heures bloqués dans les bouchons. Je lui ai dit : c’est débile de prendre congé en même temps que tout le monde. On va fermer le jeudi et ouvrir le dimanche. » Vous êtes fermés le jeudi ? « Non ! Maintenant on est ouvert toute la semaine (rires). »
Le habitants du village sont-ils contents d’avoir un magasin de proximité ouvert 7 jours sur 7 ? La question arrache un sourire amusé à notre interlocuteur qui confie : « Disons que ce sont surtout les clients de passage qui s’arrêtent chez nous. Il y aussi les ouvriers qui travaillent dans le coin. Pendant leur pause, ils viennent chercher un sandwich maison et une boisson. Du village, il y a surtout les enfants qui achètent des bonbons. La semaine dernière, au comptoir d’Oron, une jeune dame m’a demandé de faire une photo avec elle. Elle avait grandi à Forel et se souvenait de moi pour les bonbons. J’incarnais son enfance. Ça m’a évidemment fait plaisir ! »
Merci de votre gentil accueil, Jean-Marc. Et bonne suite…
Contact : https ://boucherie-jubin.ch/