A la rencontre des gens d’ici
Nicolas à Oron-la-Ville

« Au début, j’avais de gros aprioris sur les amateurs de bonzaïs. J’y voyais des sortes de monomaniaques qui torturaient des végétaux. Et puis Oscar, un ami musicien, lui-même passionné, m’a mis en contact avec un club d’amoureux de bonzaïs qui cherchaient un local pour leurs réunions. A cette époque, j’avais de la place ici. J’ai alors découvert des gens adorables qui avaient un immense respect de la nature et des arbres. Pour moi, ce fut une révélation. Tous mes clichés ont explosé… C’est ainsi que tout a commencé, il y a une vingtaine d’années. »
Il y a un peu plus de 10 ans, Nicolas Kissling a pris la succession de son papa, Pierre-André, à la tête de l’entreprise qui porte leur nom, à Oron-la-Ville. Spécialisée dans l’art floral, notamment, elle avait été fondée par Robert, le grand-père, dans les années quarante. Aujourd’hui, à 56 ans, celui qui dit « être presque né dans une serre » s’est hissé au rang de maître du bonzaï, ce fascinant art japonais qui consiste à cultiver en pot et à soigner avec patience et tendresse des arbres-nains dont on contrôle la croissance.
« Ce sont des petits arbres d’une très grande noblesse et d’une grande élégance », explique-t-il, penché sur un genévrier miniature qu’il taille avec une infinie délicatesse. « En fait l’art du bonzaï est à la portée de tous, si on a un peu de patience, l’amour des plantes et de la beauté. Tout est dans l’arrosage et dans la taille régulière. Ce n’est ni difficile, ni très contraignant », ajoute celui qui précise dispenser une formation à celles et ceux qui souhaitent se lancer dans cette pratique gracieuse et apaisante.
Dans les grandes serres de l’entreprise, le visiteur tombe devant une stupéfiante collection d’arbres-nains. « Nous avons ici plus de 500 bonzaïs. Il y a ceux qui sont destinés à la vente, mais aussi ceux que me confient régulièrement mes clients pour que j’en prenne soin », indique notre hôte. Mais… Certains de ces arbres ont perdu toutes leurs feuilles… La remarque fait bien rire Nicolas : « Evidement ! Ce sont de vrais arbres qui suivent le cycle des saisons. Ceux à feuilles caduques les perdent en hiver. Elles repousseront au printemps. »
Dans les années 90, certains s’en souviennent, ce passionné de batterie, avait fondé, avec son frère Pierre, le groupe Dilem, formation pop-rock d’expression française. Est-il encore actif dans la musique ? « Ah non ! Ça c’est fini. Mais il m’arrive encore de chantonner… Pour moi (rires). » Auteur d’un roman, intitulé « Le grand projet » paru aux éditions de l’Aire en 2016, a-t-il aussi renoncé à l’écriture ? « Non ! J’écris toujours dans divers formats. Mais rien de prévu en édition, pour le moment… Plus tard peut-être ! »
Merci de votre accueil, Nicolas. Et tous nos vœux pour la suite…