A la rencontre des gens d’ici
Gilbert à Puidoux

« J’ai embrassé l’aïkido par hasard. Lorsque j’avais un peu plus de vingt ans, je vivais à Paris. Je voulais pratiquer une activité physique et je m’étais inscrit dans un club de fitness. Mais je n’y prenais aucun plaisir. Je n’aimais pas du tout… En sortant de là, un soir, je suis tombé sur une affichette collée sur un poteau qui annonçait des cours d’aïkido. Je ne savais pas du tout ce que c’était et j’ignorais même que c’était un art martial japonais. J’y suis allé… Et depuis, je n’ai plus arrêté ».
Gilbert Cara, papa d’une fille aujourd’hui adulte, vit à Noville, avec sa compagne. Mais deux fois par semaine, cet ingénieur du son et éducateur de formation, aujourd’hui à la retraite, prend la route pour Puidoux où il a ouvert, il y a une dizaine d’années, un dojo, un lieu consacré à la pratique de l’aïkido. Cet art martial oriental, fondé sur la légitime défense, vise non pas à abattre un assaillant, mais à mettre en échec sa tentative d’agression. Selon son principe, il n’y a pas de combat, celui-ci devant se terminer au moment même où il commence.
« Je forme des jeunes de 7 à 13 ans, ainsi que des adolescents et des adultes. J’ai infiniment de plaisir à transmettre mon savoir et l’esprit de l’aïkido, notamment aux enfants », souligne ce sexagénaire à la force tranquille et au sourire bienveillant. Il précise : « Mes stages sont ouverts à toutes et tous. Il n’y a aucune condition préalable ».
Pour ce franco-suisse, d’origine espagnole, né en Algérie, l’aïkido est bien plus qu’un sport : c’est un art de vivre auquel il a consacré une bonne partie de sa vie. « L’aïkido, c’est 50 % de physique et 50 % de mental. On pourrait bien sûr faire très mal à un adversaire. Mais ce n’est pas du tout le but. Il s’agit de le neutraliser, notamment par l’esquive. On apprend le respect des autres et la maitrise de soi », explique-t-il. Quel est votre « grade » ? : « Je suis 5e Dan… Et je suis inscrit dans un registre non pas ici en Suisse, mais au Japon. » (NDLR : Le terme japonais « Dan » est utilisé dans les arts martiaux pour signaler différents niveaux de maîtrise ou d’expérience).
Le Japon, Gilbert Cara connaît bien : « J’essaye de m’y rendre au moins une fois par année. Lors de la pandémie de Covid ce fut impossible. Mais j’ai pu y retourner l’année dernière. Je vais à Shingu, une petite ville de la région de Wakayama où le maître Hikitsuchi Michio Sense, un disciple de Ueshiba Morihei Senseï, le créateur de l’aïkido, a fondé un dojo à la demande de son maître. Tous deux sont aujourd’hui décédés. Mais un nouveau maître a pris leur succession. Pour moi, c’est important de m’y rendre pour me ressourcer et pour poursuivre ma formation »
Merci de votre accueil souriant, Gilbert, et bonne continuation !
Contact : http ://www.aikijukulausanne.com