Christophe aux Thioleyres

« Je pense être un gars sensible et créatif. Grâce à mon travail de photographe, j’ai trouvé le moyen de devenir militant, de participer à la vie sociale et de faire connaître ma vision politique. Mais ce qui est très important pour moi, c’est de vivre une relation intime avec la nature. L’appel de la forêt me donne un véritable équilibre dans l’existence ; un équilibre que je peux partager avec les autres ».

Homme cordial et affable, Christophe Chammartin est un personnage aux multiples visages : photojournaliste, certes lauréat de plusieurs prix internationaux, mais aussi grand voyageur devant l’Eternel, chaman et activiste de l’ouverture vers le monde… Et bien d’autres choses encore !

« Je me suis formé au chamanisme au Mexique, ainsi qu’en Laponie. J’ai aussi suivi une initiation à la Fondation for Shamanic Studies, ici en Suisse. Je reçois d’ailleurs ceux qui le souhaitent pour des immersions initiatiques de plusieurs jours en forêt. Je me suis également formé à l’art des sourciers en Valais » explique ce papa comblé de trois filles de 14, 18 et 22 ans, qui ne manque aucune occasion pour afficher l’amour immense qu’il porte à Isaline, son épouse.

Dans la Sierra Madre mexicaine, Christophe a partagé la vie des Huicholes, les derniers adorateurs du peyotl, ce cactus hallucinogène, connu déjà des Aztèques, utilisé à des fins rituelles ; en Laponie il est parti à la rencontre des Samis, ces éleveurs de rennes qui honorent les éléments naturels par des chants ; en Afrique, il a visité les territoires intimes des peuples du désert… Ce navigateur du monde, qui refuse les frontières et que les préjugés répugne, a trouvé son port d’attache aux Thioleyres, près de la lisière d’une de ces forêts qu’il vénère.

« Nous habitons une vieille ferme qui a été transformée en logements coopératifs. Ça correspond parfaitement à notre style de vie » précise-t-il avec un sourire entendu. La question est posée, un brin provocatrice : Vous êtes végan ? Il rigole : « Non ! Mais je suis entouré de végétariens. »

Depuis 2006, le photographe n’a pas chômé. Entre deux voyages ou deux balades initiatiques, avec la complicité d’Isaline qui travaille comme infirmière, celle des soignants, des parents et celle du professeur Jean-François Tolsa qui le dirige, il a inlassablement parcouru et exploré le service de néonatologie du CHUV, pour saisir ces moments magiques où la vie la plus fragile finit par triompher. De ce travail de longue haleine, un gros livre est né, consacré, par l’image et le récit, aux grands prématurés et à toutes celles et ceux qui les couvent avec amour et une infinie patience, pour leur
donner ce souffle de vie qui leur fait encore défaut.

« Le livre s’appelle Le Voyage des Héros. Il n’est pas distribué. Mais on peut le trouver. Je peux dire où ? » Evidemment…
« Chez Payot, ainsi qu’à la Librairie du Midi, notamment. »

Tous nos vœux de succès Christophe. Et Bravo pour ce travail remarquable !