A la rencontre des gens d’ici :
Béatrice à Belmont
« J’ai toujours aimé dessiner les animaux. Lorsque je prenais des cours d’aquarelle, à Carouge, dans le canton de Genève, le professeur faisait sortir ses élèves dans la rue pour peindre le paysage urbain. Mais moi je dessinais les chiens et les chats qui passaient ». La voix est douce et du regard émane une forme de tendresse. Par son maintien quelque peu éthéré, son sourire si léger et son calme apaisant, cette femme a quelque chose d’une elfe des forêts, dotée d’un bienveillant pouvoir magique.
Par Georges Pop
Ses talents « surnaturels », Béatrice Mane, peintre et portraitiste animalière, les exerce désormais sur le clavier et les écrans d’un ordinateur. « Romain, mon compagnon est graphiste. Il m’a initié à l’informatique est j’ai fini par abandonner les pinceaux, les boîtes d’aquarelle et la peinture acrylique. Depuis trois ans, nous avons un van et, avec lui, nous parcourons les zoos, les forêts et les campagnes, ici en Suisse, et encore en Allemagne, pour photographier des animaux sauvages ou domestiques. Je réalise mes œuvres à partir de ces images », explique-t-elle.
La résultat, exposé sur les murs clairs de la lumineuse demeure du couple, ouverte sur le lac, sur les hauteurs de Belmont, est simplement éblouissant. Voyez ce fascinant tigre aux yeux verts, cette gracile girafe, ce bovin flegmatique qui semble nous toiser, cet âne au regard narquois ou ces chiens et ces chats si touchants dans leur réalité. Chaque sujet, sur un fond de couleurs accordées, porte un prénom, choisi par l’artiste, pour introduire une proximité complice entre le spectateur et le modèle.
Lorsque Béatrice confesse avoir passé le cap de la soixantaine, on a du mal à la croire, tant les traits de son visage, sous une longue chevelure argentée, semblent juvéniles, épargnés par le temps. Pourtant, depuis des décennies, elle se bat contre une sévère maladie handicapante qui l’épuise. Mais son art est une source de vie qui lui donne le courage du quotidien. « Pour moi, la peinture est comme un antalgique », confie-t-elle, toujours souriante.
Française d’origine mais, de longue date, Suissesse d’adoption, l’artiste, dans une autre vie, avait pratiqué la pharmacie et la vente avant de choisir la voie qui est désormais la sienne, contrainte aussi par ce mal qui la ronge et contre lequel elle résiste. Cette semaine, elle ne cache pas le bonheur que lui procure sa présence dans l’exposition SWISSARTEXPO qui a lieu à la salle événementielle des CFF, à Zurich, du 24 au 28 août. Une consécration !
Béatrice, seriez-vous d’accord de réaliser des portraits d’animaux domestiques à la demande de leur propriétaire, ici dans notre région ? « Bien-sûr ! Avec un immense plaisir… ».
Informations : www.bluekoala.ch