Rivaz – Budget et vignoble au menu du Conseil général
Conseil général du 12 décembre
Lors de sa séance du 12 décembre, le Conseil général de Rivaz a adopté le budget 2026. Il a aussi accepté un postulat visant à étudier un éventuel redimensionnement du vignoble de la commune alors que la vente de la récolte se complique d’année en année.
Diane Zinsel | Le budget 2026 de Rivaz est déficitaire. Il prévoit un excédent de charges de 270’000 francs, un montant « important », a relevé la commission de gestion et des finances, soulignant qu’il était de 171’000 francs en 2025. Malgré une marge d’autofinancement négative de 326’000 francs, la commune dispose de liquidités suffisantes pour faire face à la situation. « Les dépenses prévues sont nécessaires et permettent de poursuivre l’entretien et le développement du patrimoine communal », a ajouté la commission, qui a appelé le Conseil général à soutenir le projet de budget de la Municipalité.
Sur le total des charges de 2,09 millions, près de la moitié (47,96 %) sont liées aux charges de transfert, qui comprennent toutes les sommes payées au canton (péréquation, cohésion sociale, facture policière), aux associations intercommunales (Association Police Lavaux, Association scolaire Centre Lavaux, Association du réseau d’accueil de jour des enfants de Lavaux, etc.), ainsi qu’à des personnes privées ou sociétés, sous forme de subventions. « Ces montants échappent complètement au contrôle de la municipalité, dont la marge de manœuvre est limitée à 52 % du budget », a encore analysé la commission.
A noter encore que les revenus budgétés proviennent essentiellement des revenus fiscaux de 955’200 francs, dont 700’000 issus des impôts sur le revenu des personnes physiques, et 150’000 de ceux sur la fortune. Le budget a été rapidement accepté à l’unanimité, moins deux abstentions.
Le vignoble communal sur la table
Lors de cette assemblée, le Conseil général s’est aussi penché sur un postulat demandant une étude sur la réaffectation du vignoble communal de Rivaz dans une optique de durabilité et de redimensionnement. Le texte, largement soutenu, a été transmis à la Municipalité qui a un an pour présenter un rapport.
Le postulat demande à la municipalité d’étudier « de manière sérieuse et ouverte » les possibilités d’arrachage partiel ou total des vignes communales dans le but de réduire les charges publiques liées à leur entretien et leur exploitation. Il demande également d’examiner des alternatives d’utilisation des sols qui permettraient de conserver le caractère paysager et patrimonial de Lavaux, tout en répondant à des besoins contemporains de la collectivité, tels que la création d’espaces naturels favorisant la biodiversité ou de détente et de promenades. Le texte demande enfin d’évaluer l’impact économique, écologique et paysager de ces différentes options.
« Le but de ce postulat est double. D’une part, il s’agit de sensibiliser la population du village au fait que son économie historique va mal et, d’autre part, de provoquer une réflexion au sein de la Municipalité afin qu’elle fasse face à cette problématique », a appuyé le conseiller Basile Monachon, qui préside la faîtière des vignerons de Lavaux. « Nous devons prendre les choses en main et ne pas attendre que le canton ou la Confédération s’en charge », a-t-il aussi ajouté.
En toile de fond de cette intervention, la situation délicate dans laquelle se trouve le vignoble de Lavaux, qui, comme le reste de la Suisse et du monde, doit faire face à un changement des habitudes de consommation de vin, à une hausse des coûts de production, couplés à une hausse de la concurrence internationale. « En s’interrogeant sur l’usage des parcelles communales, Rivaz pourrait montrer l’exemple d’une collectivité proactive, consciente des défis de demain et soucieuse d’une gestion durable de son territoire. Cette démarche permettrait aussi de montrer qu’il existe des solutions alternatives au tout-bâti, conciliant respect du paysage, utilité publique et préservation du patrimoine mondial de I’UNESCO », peut-on lire dans le texte porté par Titouan Briaux Chaudet et Basile Monachon. Ce dernier a aussi souligné « qu’il valait mieux un vignoble limité, bien travaillé et complété par des prairies florales et des arbustes qu’une surface mal entretenue ». Plusieurs conseillers ont proposé d’associer l’association « Lavaux Patrimoine mondial » à l’étude que doit réaliser la Municipalité.
L’acceptation de ce postulat a fait écho aux propos tenus en début de séance par le syndic Jean-François Pugin. Pour la première fois, cet automne, Rivaz n’a pas fait de mise aux enchères des raisins issus de ses vignes communales. « Pourquoi ? Parce que personne n’en voulait. Il n’y avait pas de miseurs », a-t-il indiqué. Finalement, un vigneron a accepté d’acheter la moitié de la récolte et de vinifier en vin clair l’autre moitié. « Cette partie, environ 3500 litres, attend de pouvoir être écoulée », a ajouté le syndic, soulignant qu’elle n’avait pour l’instant pas trouvé preneur non plus.
Elaboration du Plan énergie et climat
Le Conseil général s’est aussi penché sur le Plan énergie et climat communal (PECC). Il avait accepté un an plus tôt une motion demandant à la Municipalité d’entreprendre les démarches nécessaires pour la réalisation d’un tel plan. La réalisation du PECC est planifiée sur quatre ans et sera financée par le budget courant. Un montant de 6000 francs a été inscrit au budget 2026 et des montants équivalents seront portés aux budgets 2027, 2028 et 2029. Interpelé, le motionnaire Sacha Rouiller, à l’origine du texte, s’est dit satisfait de la proposition de la Municipalité. « Le projet concrétise et affine une série de propositions de la commission de développement durable », a-t-il souligné. Il a aussi proposé de réfléchir à la possibilité d’inclure la réflexion sur la réaffectation du vignoble communal dans le PECC afin d’identifier les synergies possibles.
Le PECC propose des mesures concrètes propres à chaque commune qui sont très diverses selon les analyses et les besoins. L’analyse des besoins de la commune de Rivaz est prévue en 2026 et a pour objectif de réaliser un premier état des lieux, de définir une vision et de fixer des objectifs adaptés et des actions pertinentes. Les années 2027 et suivantes seront consacrées à la mise en œuvre des actions retenues. Le coût d’un tel plan est d’environ 25’000 francs, dont la moitié est prise en charge par le canton.


