Reconnaissance pour la comédie musicale
Vendredi dernier, dans l’enceinte chaleureuse du Théâtre Barnabé de Servion, s’est déroulée la cérémonie de remise des prix décernés par la Fondation vaudoise pour la culture (FVPC). Depuis près de quarante ans, cette institution veille à soutenir l’élan créateur et la diversité artistique du canton de Vaud. Elle offre à celles et ceux qui font vibrer la vie culturelle non seulement une reconnaissance officielle, mais encore les moyens concrets d’approfondir leur œuvre. Ces distinctions, octroyées au nom des autorités cantonales, constituent un hommage appuyé : elles invitent les artistes à poursuivre l’invention, l’interrogation, la réalisation – et, pourquoi pas, l’audace de rêver.

Le Grand Prix 2025, doté de 50’000 francs, a couronné le studio de design BIG-GAME, fondé en 2004 à Lausanne par Augustin Scott de Martinville, Grégoire Jeanmonod et Elric Petit. Dans leur atelier, qui tient tout autant du laboratoire que de l’officine poétique, ils conçoivent et produisent meubles, intérieurs, scénographies et autres objets du quotidien. Leur démarche conjugue la rigueur helvétique, humour discret, mêlant l’ordinaire à l’extraordinaire avec une intelligence rare. Collaborateurs de maisons prestigieuses – Caran d’Ache, Nespresso, Rado, Ikea, Opinel, Nestlé, entre autres – ces trois designers envisagent leurs créations comme des faits sociaux et culturels avant même d’être des objets.
Caroline Bachmann reçoit le prix des arts visuels, doté de 20’000 francs, remis par Audemars Piguet. Par son œuvre, elle explore les nuances du temps et du paysage, à la frontière mouvante de l’abstraction et de la figuration, transformant la nature en un espace de méditation intérieure.
Nathalie Froehlich, catégorie musique et performance, s’est vu attribuer le prix de 20’000 francs, remis par la Fondation vaudoise pour la culture. Rappeuse, performeuse et productrice, elle électrise les scènes avec un style singulier qu’elle nomme Rave Party Rap, où se mêlent trap, baile funk et techno.
Hélène Becquelin obtient la récompense bande dessinée de 20’000 francs offerts par la Banque Cantonale Vaudoise. Graphiste et autrice lausannoise, elle illustre avec tendresse, humour et finesse les vies ordinaires, oscillant entre nostalgie, engagement féministe et résonance générationnelle.
Martina Viotti dans la catégorie chant, reçoit également 20’000 francs, remis par les Retraites Populaires. Partant de l’opéra, elle bouscule la bienséance et réinvente la scène lyrique en y mêlant jazz, métal et rock. Elle rend la musique classique vivante, libre, accessible, avec l’audace qui sied aux véritables rénovatrices.
Bruno Marchand pour l’architecture, se voit attribuer le prix de 20’000 francs, remis conjointement par la Fédération vaudoise des entrepreneurs et l’Etablissement cantonal d’assurance. Professeur honoraire de l’EPFL, passeur de mémoire, il porte sur l’environnement bâti un regard critique et éclairé, contribuant ainsi à l’exigence architecturale de notre canton.
Reconnaissance pour la comédie musicale
Céline Rey et Noam Perakis reçoivent le prix comédie musicale, doté de 20’000 francs et remis par l’entreprise Nestlé. A la tête du Théâtre Barnabé, de Servion, et la Compagnie Broadway, ils ont élevé la comédie musicale au rang d’art majeur en Suisse romande. Leur vision, un centre de compétences, unit le sens du spectacle à la rigueur artistique sans oublier le souffle collectif, donnant à voir des œuvres fédératrices.
La soirée au Théâtre Barnabé s’est achevée dans un moment de rencontre et de célébration, à l’image de la richesse artistique du canton. Les absents pourront revivre l’événement sur le site de la Fondation.



