Polarisation
Même dans notre si joli pays, la polarisation se renforce lentement. Qui l’eut cru au pays du consensus ? il faut bien se rendre à l’évidence que des tranchées solides délimitent le pays de la droite, celui de la gauche, séparés par un centre, puis et celui des verts qui ne savent plus tellement à quelle alliance se vouer. Ces derniers auraient dû naturellement se diluer dans les partis existants. Mais tel est loin d’être le cas, même si vers la gauche la tranchée est un peu moins profonde.
Nous en sommes arrivés au point où un élu de droite se sent immédiatement obligé de notifier son accord avec l’autre bord lorsqu’il est atteint : « Voyez ! nous nous entendons sur ce point ». Ce constat n’est plus l’habituel modus operandi, il est devenu l’exception digne d’être porté aux nues.
Fait étonnant à l’heure où nos voisins français en font le difficile apprentissage. J’ai toutefois un sérieux doute sur l’obtention de leur CFC…
Les tranchées se creusent. Les causes sont immédiatement colorisées dans le but de clarifier les combats pour les électeurs. Il devient dès lors bien difficile d’adhérer à un projet, puis à un autre s’ils ne sont pas portés par la même tendance politique.
L’homme politique d’envergure fait place au groupe. Existe-t-il encore celui qui dépasse d’une tête ?
Le « suivisme » devient le dogme, empreint de qualités rassurantes et d’absence de responsabilités. Le pouvoir du système de parti en sort renforcé et, à l’heure des élections, ne laisse que peu de chances à celui qui fonctionne hors de cette machinerie. Ce fut d’ailleurs un constat sans illusion lors des récentes élections jurassiennes.
Toutefois, il semble que cette polarisation partisane déplaise. Les défections sont de plus en plus nombreuses, mais pour se faire entendre, la fondation de nouvelles machines à rassembler soit nécessaire. Le serpent se mord la queue, hélas.


