La chronique de Denis Pittet
Lausanne la convulsive

Que se passe-t-il à Lausanne ? On sait les affaires qui secouent la Police municipale, la démission du Commandant qui ressemble plus – malgré tout ce qu’on essaye de nous faire croire – à un lâchage politique. Les mêmes politiques qui ont jeté un peu rapidement l’opprobre sur tout le Corps de police pour les agissements totalement inadmissibles d’une minorité. Ambiance.
Parallèlement à cela, l’approche des élections communales (mars de l’an prochain) rend tout le monde bien excité. Les problèmes de drogue, les problèmes de circulation et de parcage, les chantiers, les problèmes des commerçants qui y sont liés ou encore des bancs peints aux couleurs LGBTQIA+ et la place de la Riponne prennent – et c’est le moins qu’on puisse dire – une ampleur rarement vue jusqu’ici. Jamais la Municipalité n’a essuyé autant de critiques dont certaines atteignent une virulence bien éloignée de la légendaire rondeur vaudoise…
Y aurait-il une odeur de sang qui rend fous les gens ? Difficile à dire. Que constater dès lors ? Eh bien que la majorité rose-rouge-verte est au pouvoir depuis l’automne 1989 et que 36 ans, c’est long et que peut-être cela suffit : ils sont sans doute nombreux à le penser et sans doute également pour des motifs bien différents. Mais ces différentes raisons se trouvent aujourd’hui jetées dans la même marmite où mijote un breuvage au goût fort piquant. Suffisamment piquant pour que soudain la Municipalité annonce benoîtement des mesures destinées à calmer les critiques. (Durées de parcage allongées, illuminations merveilleuses pour Noël, indemnisation des commerçants, gratuité des transports publics trois samedis de décembre). Ce genre d’annonce c’est du « one shot » et si l’effet escompté n’est pas atteint, c’est fichu. A lire et entendre les réactions, c’est fichu.
Comme elle s’est attaquée au Festival de la Cité il y a une dizaine d’années, Lausanne a décidé de dézinguer Bô Noël dont ce sera la dernière édition en 2025. Athlétissima ne sait toujours pas si elle aura un jour un stade à Vidy. Les potelets poussent toujours et encore. A chaque coin de la ville où c’est possible, on invente des chicanes pour les voitures. Aucune action d’envergure ou sur le long terme annoncée dans la problématique de la drogue. Ces exemples illustrent exactement la politique presque convulsive de l’actuelle majorité. Et aujourd’hui, c’est tout autant convulsivement que la grogne et le mécontentement se manifestent. C’est difficile de gérer le convulsif.


