Boxe en Lavaux – Félix Meier (Lausanne) nouvelle pépite de la boxe suisse
Bertrand Duboux | Il tient à la fois d’Eric Nussbaum par son magnifique direct du gauche et d’Enrico Scacchia par ses crochets et uppercuts redoutables ! A moins de 21 ans, difficile de faire mieux en Suisse, ce qui vaut au prometteur lausannois Félix Meier (1m78, 70 kg) d’être considéré comme l’un des chefs de file de la nouvelle génération. Un talent pur qui n’a pas attendu d’être sorti de l’adolescence pour faire parler de lui. En quelques années, dès 2016, il a tout gagné chez les amateurs : champion de Suisse cadet (2018), junior (2019-2020), jeunesse (2021-2022) et élite (2022), et désormais professionnel avec 4 combats, 4 succès.

Pendant trois ans, sous la houlette de l’entraîneur national Federico Beresini, il fut avec un autre doué lausannois, Adam Messibah (22 ans), l’un des piliers du Swiss Boxing Team. Un ambassadeur très apprécié, avec de nombreux succès à l’étranger dans les tournois internationaux (30-11-0). Une réussite qui autorisait de sérieux espoirs pour les JO de Paris, en 2024. Hélas, la qualification olympique lui est passée sous le nez pour une question de poids (il s’était préparé pour boxer à 67 kg, mais la catégorie a été retirée au profit d’une nouvelle catégorie féminine !). Un méchant coup au moral pour un jeune sportif pénalisé par le règlement…
Né à Lausanne d’un père croate et d’une mère allemande qui l’a élevé seul, Félix Meier se présente désormais comme une pépite de la boxe suisse sous les couleurs du Boxing Kings Berne. Depuis qu’il est passé professionnel, en novembre 2024, à Carouge, il a enchaîné quatre succès d’affilée en cinq mois. Malheureusement, une blessure à l’entraînement (tympan de l’oreille gauche percé) l’a contraint à renoncer à son cinquième match, en juin à Ulm (Allemagne).
Bien armé sur le plan technique, spectaculaire et doté d’une belle frappe qui n’est pas sans rappeler celle de ses deux prédécesseurs, Félix Meier jouit déjà d’une réputation flatteuse par son style magnifique et son efficacité. Une carte de visite très encourageante, mais attention à ne pas brûler les étapes et de prendre le temps de faire ses classes.
Coaché par l’ancien professionnel bernois Alain Chervet, managé par le promoteur Leander Strupler, comme l’espoir dominicain Angelo Pena (12-0-0), il accepte de se rendre trois fois par semaine dans la capitale fédérale pour l’entraînement (six fois lorsqu’un combat est en vue !). Une contrainte qui n’en est pas une pour le jeune Félix, très discipliné, qui a choisi de parcourir en voiture plutôt qu’en train (3 heures aller et retour !) les quelque 110 kilomètres entre Lausanne et Berne afin de bénéficier d’un entourage bien organisé.
Doté d’une très bonne mentalité qui peut le mener loin, le jeune lausannois est entré dans une nouvelle dimension, avec ses exigences et ses sacrifices. Une lourde charge pour un poids moyen tourné vers l’avenir et qui accepte de payer le prix fort pour assouvir sa passion et justifier ses ambitions. Désormais tous les regards se tournent vers Puidoux, où il sera l’une des attractions du meeting international prévu le vendredi 24 octobre prochain.