Bol d’Or du Léman 2025 – Les concurrents ont dû tirer le meilleur parti de conditions irrégulières
BOM pour Bol d’Or Mirabaud, c’est fini ! On dit le Bol, à l’ancienne ou comme dans les clubs et officiellement le Bol d’Or du Léman, le partenariat entre l’organisateur et la banque Mirabaud ayant pris fin l’an dernier après vingt années d’une remarquable collaboration.
Autre nouveauté. Il manquait un repère à l’entrée de la rade, rive gauche. Plus de 150 ans après l’érection du phare des bains des Pâquis en 1857, rive droite en aval, c’est chose faite. Le rayonnement de ce nouveau phare, Ylliam, est le nouvel amer pour la marque à bâbord de la ligne d’arrivée du Bol.
L’an dernier, les conditions étaient remplies pour un beau Bol avec 398 bateaux au départ et 350 à l’arrivée. Après le calme plat des deux années précédentes, la tempête de 2019 et le Covid, ce sont 404 unités qui se sont présentées sur la ligne. le Bol avait retrouvé le sourire. Mais pas pour longtemps.
Le départ de cette 86e édition a été donné samedi à 10 heures avec des vents faibles. Une brise légère suivie dans un premier temps par un petit Séchard (vent thermique du nord-est) inespéré a notamment profité aux multicoques. Les concurrents ont ensuite dû tirer le meilleur parti de conditions irrégulières.
Puis, en raison de conditions météo alarmantes, le comité d’organisation annonçait que la ligne d’arrivée serait fermée dimanche à 14 heures au lieu de 17 heures. Le gros coup de tabac attendu s’est d’ailleurs abattu sur les derniers concurrents à vingt minutes de la clôture, les contraignant à l’abandon après 27 heures de course et alors qu’ils se situaient à quelques centaines de mètres de l’arrivée… Manque de bol ! Ils étaient 147 à figurer au classement.
Ce Bol d’Or du Léman 2025 a été remporté par Realteam Spirit à Esteban Garcia, après 15 heures 26’ 05’’ de course. Il a précédé de quatre minutes Sails of Change 8 à Dona Bertarelli, barré par Yann Guichard, et de douze minutes Zen Too à Guy de Picciotto, barré par Loïc Forestier, ce dernier ayant été l’un des rares voiliers alors en tête à s’aventurer du côté suisse à la sortie du Petit-Lac. L’équipe d’Esteban Garcia remporte également le Bol de Basalte destiné aux multicoques archimédiens (classe M1), puisque l’équipe a pris la décision de troquer ses foils contre des dérives plus performantes par petit temps. Ses deux poursuivants directs ont effectué le même choix.
Avec Justine Mettraux à bord, huitième au classement général du dernier Vendée Globe et marraine du Bol d’Or du Léman 2025, Christian Wahl et son équipe W-team se sont classés 4e au classement général comme en classe M1.
Le Bol de Vermeil décerné au premier monocoque est revenu à Gauvain Ramseier et ses amis, 18e au classement général, qui ont acquis l’an dernier le Libera Carondimonio aux enchères, sur un coup de tête et pour une bouchée de pain. C’est la performance la plus spectaculaire de ce Bol d’Or et la plus inattendue. Le voilier s’est imposé devant K2 à Philippe de Weck et Katana à Alain Hofer.
Le premier foiler, le TF35 X-Wing à Marco Favale, a terminé 11e et remporté le Bol de Carbone décerné au premier voilier doté de foils. L’équipage est partiellement constitué d’anciens d’Alinghi dont Yves Detrey.
La catégorie des Grand Surprise, avec dix-sept unités sur la ligne de départ, a donné lieu à une régate très serrée. Little Nemo à Bernard Borter, vainqueur l’an dernier en temps compensé, a dominé la course mais s’est finalement incliné devant Flash de Maurice Gay, que moins d’une minute séparait à l’arrivée. Dix-sept Surprise ont terminé l’épreuve, gagnée par Benoit Deutsch devant Achille Nebout et Cédric Pochelon. Ils étaient onze concurrents sur Psaros 33. La victoire est revenue à Patrick Herzig sur Evanesse, 21e en temps réel, devant Nicolas Groux sur MSC et Philippe Bertherat sur Raijin.
Quelques équipages se sont illustrés lors de ce Bol d’Or du Léman, parmi lesquels Christophe Magnin sur son Toucan
L’Egger, 49e au classement final. Alex Schneiter, habitué des records et détenteur du Ruban Violet, s’est aligné avec Philippe Durr et Edouard Kessi à bord de son 30 mètres suédois Tête d’Abeille datant de 1938 et s’est classé 56e devant des Farr, des Melges et autres Luthi en carbone mis à l’eau plus d’un demi-siècle plus tard.
Taillevent II de Nicolas Engel, qui célébrait cette année sa trentième participation au Bol d’Or, s’est classé… trentième. 38e au classement général et au cœur de la flotte des plus beaux Luthi et devant tous les Melges 32, David Pertuiset sur son Esse 850 Darnetal est vainqueur toutes catégories en temps compensé. Il a devancé Christian Monachon et son 6,50m SI Ondine construit en 1932.