Inauguration de l’abattoir de la Famille Martin à Puidoux
Sans reprendre tous les éléments déjà développés dans l’article paru dans Le Courrier du 28 mai, on peut revenir au 1er novembre 1989, quand Georges Martin recevait l’autorisation municipale d’ajouter à son exploitation agricole un abattoir qui lui permettait de transformer directement à la ferme la viande de ses animaux et de la vendre en direct dans un magasin ouvert aux particuliers.
Grand beau et chaud en ce samedi 14 juin à la ferme de la Famille Martin qui avait invité les acteurs d’une aventure peu commune visant la construction d’un nouvel abattoir en zone agricole.
En 1998, avec l’arrivée de son fils Pascal, boucher de métier, cette activité s’est peu à peu développée. Tout se passait bien quand, en 2014, le Service vétérinaire cantonal vaudois demande une mise en conformité de cet abattoir en regard de nouvelles normes régissant l’abattage des animaux et l’équipement y relatif. Et cela dans un délai de deux ans, soit jusqu’en 2016. Ce qui incita la Famille Martin à déposer une demande préalable élaborée par le Bureau de géomètres Gémétris auprès du service de la Direction générale du territoire et du logement (DGTL) du canton de Vaud. Cette demande est refusée en invoquant la transformation d’un bâtiment en zone agricole et son activité d’abattage alors qu’il pourrait être accepté en zone industrielle.
Il s’en suit une série de discussions et aussi de rencontres, mais la DGTL refuse de délivrer une autorisation pour ces travaux, avec un délai de recours de 30 jours.
Le 2 juillet 2021, Georges et Pascal Martin, représenté par Michael Molnar de la Société rurale d’assurance de protection juridique FRV SA, à Lausanne, décident de faire recours auprès de la Cour de droit administratif et public du Tribunal cantonal à Lausanne. Une commission est venue sur place, à Puidoux, pour une inspection locale et examiner de visu la situation.
Dans son arrêt du 9 février 2022, la commission constate que le projet qui consiste en la transformation et l’agrandissement d’un bâtiment afin d’y créer un abattoir, répond à des besoins agricoles objectivement fondés liés à une exploitation agricole reconnue. L’abattage est reconnu comme une activité indissociable de l’agriculture comme les procédés exigeant beaucoup de ressources comme le pressurage du vin et la fabrication des produits laitiers.
Le recours est donc admis et a pu entrer en force le 18 mars 2022. Et en 2023, la construction de l’abattoir a enfin pu débuter.
C’est donc avec un sentiment de satisfaction et aussi de soulagement que Pascal Martin s’est adressé aux personnes présentes pour relater ce long combat parsemé de moments de découragement et d’incertitudes, mais avec la ferme volonté d’atteindre l’objectif permettant à un paysan de valoriser sa production.

Le préfet, Daniel Flotron, a joué le maître de cérémonie et aussi avec la fanfare de Forel qui est venue accompagner son fidèle membre Pascal Martin en cette journée si particulière.

Le juriste, Michael Molnar, qui a défendu les intérêts de la Famille Martin, a relaté l’histoire d’un dossier totalement inhabituel et s’est réjoui d’une issue qui semblait bien compromise.

Jean-Rémy Chevalley, député et municipal à Puidoux, a représenté sa commune et s’est exprimé sur le déroulement de la construction de cet outil de travail en insistant sur les termes qui ont permis cette belle réalisation, soit: le courage, la volonté et la ténacité.
Le directeur général de la Direction générale de l’agriculture, de la viticulture et des Affaires vétérinaires, Pascal Hottinger, s’est réjoui que ce soit le bon sens qui a gagné la bataille administrative pour permettre l’utilisation d’un abattoir qui était approuvé par son service.
Après cette partie officielle, il était temps de passer aux réjouissances organoleptiques avec des grillades bien méritées.