Bourg-en-Lavaux – 835 personnes contre la taxe sur les déchets verts
Soutenue par près de 20% des citoyens, la pétition visant à supprimer cette nouvelle taxe a été remise aux autorités communales le mardi 28 mai. La Municipalité devra revoir sa copie.
Nous allons fournir une réponse à votre action, quitte à repasser devant le Conseil communal si cela est nécessaire », rassurait le syndic, Jean-Pierre Haenni aux pétitionnaires. Accompagné par son homologue, l’exécutif n’a pas démenti : « Une telle réussite démontre qu’il y a bel et bien un malaise », ajoutait Raymond Bech, municipal responsable de l’assainissement. En face d’eux, les cinq auteurs de la pétition avaient décidé de marquer le coup à grand renfort d’une poubelle à compost : « Sous les déchets verts, vous trouverez tous les documents propres à une pétition. Les 835 signatures sont toutes issues d’habitants de la commune », souriait Véronique Addor.
Démarche pacifique
La commune présente une topographie complexe et une grande disparité en termes de volume de déchets végétaux produits. Tous les lundis, un camion collecte ce type de détritus au porte-à-porte ; les mardis, c’est au tour des sacs taxés d’être rassemblés. Le compte déchets présentait un déficit de 45’000 francs en 2022 : « Pour équilibrer nos finances, nous avons alors proposé d’instaurer une taxe proportionnelle à la quantité de déchets produits, ce qui a été accepté par le Conseil communal », expliquait Raymond Bech dans une interview en mai dernier. Ainsi, tous conteneurs de 80 litres et plus doivent être munis d’une vignette afin d’être ramassés. Si le principe est encore méconnu de ce côté-ci de la Sarine, il est plus répandu en Suisse alémanique : « Nous nous sommes inspirés d’Yvonand, seule commune vaudoise à avoir adopté ce système. »
Une méthode complexe à mettre en œuvre et critiquée par les habitants, ainsi que par plusieurs membres du Conseil communal, preuve en est un récent postulat qui demandait à la Municipalité de « Corriger les défauts de jeunesse de la nouvelle taxe déchets verts ». Il s’agissait principalement de revoir la méthode de paiement pour les locataires d’immeubles : « Si la récolte de leurs déchets verts est organisée avec un conteneur collectif, les habitants de bâtiment à logements multiples ne sont pas soumis au paiement d’une vignette », détaillait le texte déposé par Christine Lavanchy et consorts. Une première adaptation qui ne suffit pas pour les pétitionnaires, car leur revendication est d’instaurer une taxe solidaire uniforme pour l’ensemble des déchets, dont la taxe à l’individu a déjà fortement augmenté en 2023 : « Nous ne sommes pas du tout dans un esprit rebelle, mais nous souhaitons que la Municipalité valorise les jardins pour le plaisir de tous, leurs déchets ne sachant être considérés comme des polluants. Il est important de ne pas générer d’inégalités de traitement et de décourager ainsi les citoyens qui jouent le jeu en valorisant leurs déchets verts », déclarait Silvio Crosa, pétitionnaire.