Rink hockey – Chez les Duflon depuis trois générations, le cep et la canne
Trois frères dans une même équipe de rink-hockey – qui compte 10 joueurs – c’est assez exceptionnel. Bien sûr, il y a Carlo, Roberto et Bruno di Benedetto qui font le bonheur de l’équipe de France, mais là, on parle d’extraterrestres.

Guillaume, Louis et Maxime Duflon avec la coupe remportée par l’équipe de Suisse, en 1962,
lors du championnat du monde du Chili et ramenée par leur grand-père
Pado | Du côté de Pully, les trois frères sont Maxime, 29 ans et gardien, Louis, 27 ans et défenseur, Guillaume 24 ans et attaquant. Comment ces trois-là habitant Grandvaux ont-ils pu atterrir à Pully et partager cette même passion pour le hockey sur patins à roulettes ?
En fait, ce n’est pas tout à fait un hasard. Ils ont un grand-père prénommé Jean-Pierre, qui, né en 1923 et décédé en 2007, tenait une droguerie à Pully. Au début des années cinquante, il reprend le domaine viticole de ses parents à Grandvaux et trouve encore le temps – entre autres activités, il pratique également le football, le hockey sur glace, la marche et le tir – de fonder un club de rink-hockey à Pully avec quelques copains. En l’espace d’un peu plus de 10 ans, Jean-Pierre Duflon est joueur, arbitre, secrétaire du Pully RHC, puis président de la Fédération suisse de rink-hockey et membre d’honneur.
Ente autre fait d’armes, il organise le déplacement de l’équipe nationale au championnat du monde du Chili en 1962, ce qui n’était pas une mince affaire à l’époque. Cette année-là, les Suisses, parmi lesquels les Montreusiens Pierre et Marcel Monney, se classent à un 4e rang qui reste encore l’un des meilleurs résultats de notre pays en rink-hockey, si l’on excepte une médaille de bronze en 1950 à Milan et l’argent décroché en 2007 à Montreux.
Au plan viticole, la relève est assurée par ses fils Jean-Pierre et Bertrand Duflon, qui, aujourd’hui encore, exploitent le domaine de Crétaz. Du côté des petits-enfants, Maxime est œnologue chez les Frères Dubois, à Cully, tandis que Louis, employé de commerce et vigneron, consacre désormais un 20 % au domaine familial. Guillaume, n’est pas dans le vin, mais, employé de commerce à la commune de Bourg-en-Lavaux, n’est finalement pas très éloigné du biotope familial.
En matière de rink-hockey, deux autres Duflon, Bernard et Julien, ont fait un passage plus ou moins prolongé au club de Pully, avant que Maxime, Louis et Guillaume n’y posent leur sac. Les deux aînés arrivent à quelques mois d’intervalles, le premier à 8 ans, le second intégrant l’école de rink à 6 ans. Quant à Guillaume, qui fait encore du foot, il aura fallu l’investissement personnel de deux anciens présidents du Pully RHC pour le décider à lâcher les crampons et à chausser les patins un peu plus tard. Tout naturellement, Bertrand, leur papa, intègre le club, y donnant de multiples coups de main, comme chronométreur ou chauffeur.
Aujourd’hui, les trois frères font le bonheur du Pully RHC et de leurs coéquipiers. Ils ont certes un joli fond de jeu et leur passion pour le rink est communicative, mais ils l’habillent de cette modestie et de cette bonhommie bien de chez nous. Si l’on sent le clan familial très soudé, les Duflon ne sont pas pour rien dans la formidable ambiance qui règne au sein de la première équipe du club.
Le Pully RHC a toujours été réputé pour sa convivialité, un peu moins pour ses résultats sportifs. Mais, depuis deux ans et les premiers matches de play-offs contre Thoune, un déclic s’est produit. Avec l’accès à la piste couverte et l’arrivée du nouvel entraîneur Matteo de Ramon, l’équipe a grandi, elle s’est renforcée et a atteint un niveau qu’elle n’avait jamais connu auparavant. Désormais, les résultats suivent.
« Nous ne parlons jamais d’ascension, expliquent presque en cœur les trois frères. Bien sûr, c’est important et notre entraîneur sait ce qu’il faut faire pour gagner. Mais le plus important c’est de garder le groupe et son ambiance. Aujourd’hui, nous sommes 15 joueurs. Nous nous entraînons ensemble – durement – mais, après les matches, nous nous marrons ensemble. »
Cette dynamique, les supporters du Pully RHC l’ont naturellement ressentie et ils sont de plus en plus nombreux à venir soutenir leur équipe. Non seulement le groupe joue bien, mais il n’a rien perdu de ce qui fait l’âme du club.
S’il revenait, Jean-Pierre, le grand-père, serait sans doute plutôt satisfait.
Demi-finales des play-offs de LNB
Pully s’impose en leader
Le public est venu en nombre et en rouge pour voir son équipe gagner. Il n’a pas été déçu. Pully s’est imposé 2-0 (1-0) face à un adversaire montreusien qui ne s’est jamais montré à la hauteur de ses ambitions. Au contraire, Pully a maîtrisé son sujet, ne donnant jamais l’impression d’être menacé, sauf peut-être en fin de match. On vous raconte.
Pully mène 2-0. Ricard Pintado, le meilleur homme sur le terrain, a trompé par deux fois l’excellent gardien montreusien Enrique Cruz. Une première fois sur un effort solitaire et la seconde en rupture, parfaitement lancés par David Garcia. Dans les goals pulliérans, le gardien Maxime Duflon, dont c’est le grand retour devant son public après une longue période de blessure, ne laisse rien passer. Seul bémol, un certain manque d’efficacité devant les goals, à l’image de ces trois coups-francs ou penalties qui ne finissent pas au fond, même de très peu, comme le poteau de Jérémie Loye.
A 180 secondes du coup de sifflet final, alors qu’il joue en supériorité numérique, Pully commet sa 10e faute d’équipe synonyme de coup franc direct pour Montreux. Benoît Belle vise la lucarne, Maxime Duflon sort de la jambière. Mais la balle est récupérée par un Montreusien qui peut encore shooter… sur la latte. Deux buts d’avance en rink-hockey, ce n’est rien, mais ce soir-là, ça suffira.
Pully en est quitte pour la peur et remporte le match de manière totalement méritée sous les vivats de son public.
Le programme :
½ finales des play-offs, faute d’arbitre, le match prévu samedi et déplacé à dimanche
Montreux – Pully, dimanche 14 avril, 16h, salle du Pierrier