Thérapie, sport, danse et plaisir
JC | Jacqueline Pittet, thérapeute, m’attend devant ce qui était l’Institut du Genevrey. Souriante, elle m’ouvre la porte de son appartement mansardé et commence à retracer le parcours qui l’a conduite à créer ses cours de danse.
«Ma formation a commencé par la recherche d’une forme d’équilibre entre la nature, le corps et l’esprit. Par la suite, elle a été marquée par plusieurs personnalités, dont des thérapeutes, mais également des guérisseurs, qui l’ont orientée vers le médical. Mais c’est la rencontre avec Dorothy Madden, chorégraphe du Laban Center, ainsi qu’avec Condodina Alicia, danseuse professionnelle, qui m’a donné une nouvelle orientation par l’alliance de la danse avec la thérapie.»
En 1978, l’idée a fait son chemin et la rencontre avec Roger Schaefer, thérapeute, a été déterminante puisque ensemble ils créent l’Institut du Genevrey. «Le calme et la magie du lieu se prêtaient en effet bien à la diversification des soins: acupuncture, physiothérapie, ostéopathie, séminaires d’énergétique, massages, tir à l’arc et thérapie du mouvement en général en constituaient l’essentiel. Nous avions même un petit jardin japonais où nos patients pouvaient méditer ou se recharger tout simplement.» C’est alors que Jacqueline Pittet personnalise ses cours, qui allient désormais posture, créativité, chorégraphie, gymnastique corrective, mouvements et danse: c’est ainsi que naquit le Kinéspace. L’aventure dure une trentaine d’années, jusqu’à la retraite de Roger Schaefer, qui a entraîné la fermeture de l’Institut du Genevrey. Jacqueline transfère alors ses cours à la salle du Conseil communal de Grandvaux, où elle œuvre désormais. «Même si le lieu ne m’offre plus tout à fait les mêmes possibilités, l’idée est restée la même: la belle posture, l’harmonie, le geste et le reflet de la personnalité à travers le mouvement demeurent mon fil rouge, ce qui semble convenir à une clientèle plutôt féminine.» Certaines de ses patientes la suivent depuis des années, mais les groupes restent souples et ouverts puisque la présence de chacune n’est pas systématiquement requise.
«Il ne s’agit pas simplement de fitness, puisque mes cours combinent philosophie de vie, amitié et partage. […] C’est une bonne école pour apprendre à affronter la difficulté et chacune peut y exprimer ses émotions. (…) C’est en effet en côtoyant le bonheur, la mort, la maladie et l’effort que l’on construit ses forces. Pour être un bon thérapeute, il faut d’abord apprendre à se connaître et à se confronter aux difficultés avant de pouvoir aider les autres, et ces rencontres nous enrichissent mutuellement.»
Après ces explications préliminaires, nous nous rendons ensemble à la salle du Conseil communal de Grandvaux où attendent Nicolette, Françoise, Hélène, Léonie et Marie-Claude. Celles-ci m’expliquent que ce sont des problèmes de santé qui les ont amenées chez Jacqueline. L’une parle des bienfaits de la gymnastique corrective, tandis que la deuxième précise que les cours ne sont jamais les mêmes. D’autres ajoutent qu’elles ne se sentent pas jugées, que la compétition n’y a pas cours, qu’elles apprécient les compétences, l’efficacité, les corrections de posture et les soins que Jacqueline leur prodigue. Alors que cette dernière s’entraîne devant les miroirs, je lui demande si elle compte arrêter lorsque l’heure de la retraite aura sonné. Sa réponse fuse alors du fond du cœur: «En aucun cas! Pour moi, la retraite signifiera au contraire plus de flexibilité et d’indépendance dans l’organisation de mes cours et des soins que je prodigue.» L’art de savoir rebondir.
Cours collectifs (salle du Conseil communal de Grandvaux): lundi et mardi soir, mardi et jeudi matin. Les autres soins se font sur demande, en privé.
Contacts: jp2move@gmail.com.
Tél. 079 231 86 61.