La tortue des Galapagos
Luc Grandsimon | Après le plus gros oiseau terrestre, nous allons vous parler aujourd’hui de la plus grande tortue terrestre: la tortue des Galapagos (Chelonoidis nigra). Endémique à l’archipel des Galapagos, elle fait partie de la classe des reptiles et de l’ordre des Cheloniens. Il en existe 12 sous-espèces. C’est l’animal le plus symbolique des Galapagos.
Tortue poids lourd
Pouvant atteindre 250 kg et possédant une longévité de 250 ans, la tortue des Galapagos est la plus grosse des tortues terrestres. Elle grandit toute sa vie, donc plus elle est grosse, plus elle est vieille!
Herbivore et frugivore, elle possède un bec tranchant et n’a pas de dent. Elle se déplace à l’aide de quatre membres puissants. Là où la tortue veut aller, rien ne lui résiste! Ses pattes sont pourvues de fortes griffes lui permettant de creuser dans le sol. Elle est protégée par une épaisse carapace dans laquelle, elle peut s’y réfugier pour se protéger.
Elle apprécie énormément l’eau et peut séjourner plusieurs jours dans des trous d’eau. Elle se déplace à une vitesse de 300 mètres par heure! Elles ne sont pas territoriales et peuvent vivre en petit groupe. «Elles peuvent se montrer très attachantes. Quand nous les caressons sous le cou, elles apprécient tellement qu’elles se dressent sur leurs pattes» nous explique le directeur du Tropiquarium, Philippe Morel.
Le mâle a une carapace ventrale de forme concave afin de faciliter l’accouplement avec la femelle.
C’est l’unique dimorphisme entre les deux sexes.
Tortue rare et menacée
La tortue des Galapagos atteint sa maturité sexuelle à 40 ans. Elle ne pond qu’une vingtaine d’œufs contrairement à la tortue marine qui en pond une centaine. Comme chez tous les reptiles, le sexe des jeunes est déterminé en fonction de la température d’incubation. Les petits pèsent entre 80 et 100g à la naissance et mesurent entre 6 et 7 cm. «Dans leur nouvel emplacement, les tortues pourront creuser dans la terre pour pondre. Nous récupérerons les œufs plus facilement afin de les placer en incubateur». Sur les îles Galapagos, son seul ennemi est l’homme. Découverte en 1535, l’archipel des Galapagos comportait 250’000 individus. De nos jours, il est dénombré 15’000 tortues. Certaines sous-espèces ont même complètement disparu. Récemment une épidémie a touché entre 1000 et 2000 individus.
Les baleiniers-marins embarquaient ces tortues par centaines afin de s’en servir comme nourriture fraîche. Elles étaient placées sur le dos et pouvaient tenir très longtemps sans manger, ni boire. Elles font partie maintenant d’un programme de conservation de l’espèce, qui est extrêmement menacée. Elle est classée en liste rouge par l’UICN (Union International Conservation de l’’espèce).
Un nouvel emplacement de choix
Les tortues présentes depuis l’ouverture du Tropiquarium viennent du zoo de Zurich. Ce sont «des prêts d’élevages». Le zoo de Zurich les met à notre disposition mais il en reste le propriétaire. La progéniture appartient pour la moitié au zoo de Zurich et l’autre au Tropiquarium. Si le zoo de Zurich venait à en avoir besoin, il pourrait reprendre les tortues. A leur arrivée, nos deux couples de tortues des Galapagos pesaient 50 kg. Maintenant l’un des mâles atteint 140 kg. Cela est problématique quand il faut les rentrer et qu’elles ne le veulent pas. Le soir, il arrive qu’elles préfèrent rester dehors, nous leur chatouillons alors les pattes arrières afin de les faire avancer. A 300 m/heure, il nous arrive d’attendre 15 minutes avant qu’elles ne soient rentrées. Nous les rentrons tous les soirs même pucées électroniquement, car c’est un animal très rare qui peut être la cible de voleurs. Elle est aussi prisée que peut l’être les Dragons de Komodo. Elles ont une serre tropicale intérieure pour l’hiver et un parc extérieur pour l’été. Le nouveau parc fait 80 mètres carrés pour la partie intérieure et atteint les 1000 mètres carrés pour l’extérieur (contre 600 mètres carrés anciennement). La nouvelle partie extérieure sera construite l’été prochain.