Curling – L’apprenti vigneron souhaite vous faire déguster le curling
Une vraie discipline sportive qui, lorsqu’elle est jouée en compétition, nécessite un entrainement rigoureux

Nathan Jeckelmann (skip), Ewan Siegenthaler, Tanguy Cevey, Emma Suter (coach)
Valentin Fauchère | En parallèle à son apprentissage de vigneron, Ewan Siegenthaler se passionne pour le curling.En plus des compétitions, il veut faire découvrir son sport au plus grand nombre.
Ewan Siegenthaler a grandi à Rivaz, au milieu des vignes, à un jet de pierre du lac. C’est donc tout naturellement qu’il est devenu apprenti vigneron, mais également lanceur de cailloux : depuis maintenant huit ans, Ewan s’adonne au curling. Charmé par la discipline lors des Jeux olympiques de Sotchi en 2014, il pousse la porte du centre juniors du Lausanne-olympique. Il y lance ses premières pierres en compagnie d’autres personnes qui ont découvert ce sport grâce aux exploits des athlètes olympiques. Une passion qui ne le quittera plus.
Deux olympiades plus tard, avec ses trois coéquipiers de Lausanne-olympique, il parcourt le pays, essentiellement la partie alémanique, pour affronter les équipes de la deuxième division du championnat national junior. Dans ce sport, où la précision et la concentration jouent un rôle majeur, Ewan occupe la place de numéro deux qui l’oblige à être polyvalent. A chaque manche, il lance les troisième et quatrième pierres de son équipe, puis balaie celles de ses coéquipiers. Il balaie également les préjugés qui accompagnent parfois le curling: il s’agit d’une vraie discipline sportive qui, lorsqu’elle est jouée en compétition, nécessite un entrainement rigoureux.
Un résultat décevant
Mais l’ambition du jeune rivazien a connu un coup d’arrêt début février. Lors du dernier week-end de ligue nationale B, l’équipe lausannoise, la seule romande de la catégorie, a perdu deux de ses trois matches. Pourtant bien placée avant cette échéance, ce résultat s’est avéré insuffisant. Dans un championnat particulièrement serré, où toutes les équipes pouvaient battre tout le monde, les Vaudois ont échoué à une amère cinquième place. Or, seules les quatre meilleures équipes se qualifiaient pour le « final four » de la catégorie. Comme souvent au curling, tout s’est joué pour quelques centimètres, et ceux-ci n’ont cette fois-ci pas souri aux romands.
Tel le vigneron, le curleur attendra la saison prochaine pour remettre l’ouvrage sur le métier. Les cycles du temps de la vigne et du sport sont parfois intimement liés. Durant l’été, les Lausannois reprendront le chemin des exercices physiques pour être affutés à l’automne prochain, avec cette fois de légitimes envies de promotion en ligue nationale A. Il restera alors à cette équipe trois saisons complètes à jouer dans la catégorie des juniors (moins de 20 ans), de quoi offrir de belles perspectives.
5-6 mars : portes ouvertes au curling de Lausanne
Mais dans l’immédiat, Ewan a un autre objectif, en lien avec les Jeux olympiques de Pékin. Comme tous les quatre ans, sa discipline sportive est sous le feu des projecteurs. Il espère que, comme lui il y a huit ans, des jeunes ou moins jeunes qui se passionnent pour ce sport à la télévision visiteront la halle de curling de Lausanne, à Ouchy. De là-bas, on y voit le lac et on y devine les vignes, mais surtout, on y fait pousser des passions. Ainsi, les 5 et 6 mars prochain, Ewan fera partie des membres du club qui accompagneront les personnes de tous âges désireuses de lancer leurs premières pierres. C’est ainsi que le millésime 2022 du curling accouchera peut-être d’un grand cru, sous la forme de grands champions.