Cyclocross – Loris Rouiller en route pour les championnats du monde
J’essaye de mettre toutes les chances de mon côté pour pouvoir vraiment progresser

Eric MoserA bientôt 22 ans, Loris Rouiller, de Belmont-sur-Lausanne, a déjà un sacré palmarès. Un titre de champion vaudois, un de champion romand, quatre de champion suisse et un de champion d’Europe décroché en 2017. Le jeune champion de Belmont-sur-Lausanne est bien parti pour devenir l’une des références suisses de cyclocross. L’hiver 2020/2021 fut marqué par la Covid-19. Une calamité pour bon nombre de personnes, mais pas pour Loris Rouiller. C’est le moins que l’on puisse dire. Souvenez-vous. Un peu partout dans le monde, les sports « non-professionnels » sont suspendus. Le Belmontais qui évolue dans la catégorie U23 n’a pas le choix s’il veut concourir en cyclocross. Il doit affronter les professionnels ! Une période pas évidente pour le champion « J’ai clairement compris qu’il fallait que j’améliore ma façon de travailler. C’était une année très difficile pour moi. On s’entraîne pour avoir des résultats et lorsqu’il n’y en a pas, c’est compliqué ». Même si cette période n’a donc pas été des plus faciles à gérer pour Loris Rouiller, paradoxalement, elle a été très positive puisqu’elle a permis au Cancoire de prendre de nouvelles dispositions pour la suite de sa carrière.
Un changement d’entraîneur
L’un de ces changements, et non des moindres, est un changement d’entraîneur. Il est évoqué avec une pointe de regret et d’émotion par Loris Rouiller. « Si je ne travaille plus avec Marc Montant (ndlr. lui aussi de Belmont-sur-Lausanne) ce n’est absolument pas parce que je n’étais pas content du travail qu’il accomplissait. Bien au contraire ! Ce d’autant plus que j’avais un contact spécial avec lui. Il a une super qualité. Celle de voir l’athlète et de savoir ce qu’il faut ajouter ou enlever à son programme d’entraînement. Avec la situation sanitaire et la distance, puisque j’ai décidé de vivre en Belgique durant la saison de cyclocross, il n’a pas pu beaucoup me voir. Ce n’était pas une situation optimale. J’ai donc opté pour prendre un entraîneur de mon équipe Alpecin-Fenix Cycling Team. C’est plus facile pour discuter avec lui et m’améliorer par rapport à son entraînement car il me voit courir ».
La priorité au cyclocross, mais aussi le mountain bike
Le cyclocross se pratique essentiellement durant la période automne-hiver. On le sait maintenant, cette période est propice aux vagues sévères de la pandémie avec son lot de perturbations en tout genre. Pour pratiquer une discipline cycliste avec le moins de perturbations possible, certains spécialistes du cyclocross ont probablement pu être tentés de s’orienter vers le cyclisme sur route. Ce n’est pas le cas de Loris Rouiller. « Je n’y ai vraiment pas pensé. Le cyclocross, c’est ce que j’aime faire et j’ai envie d’aller au sommet avant d’essayer autre chose. Je travaille ainsi. L’hiver je fais du cyclocross et je me concentre là-dessus. Cela me sert aussi à préparer ma saison d’été et à faire des résultats en mountain bike. J’ai envie de performer également dans cette discipline et d’aller aux JO. Je ne peux donc pas, en plus, me concentrer sur le cyclisme sur route. »
La saison actuelle, une belle satisfaction
Pour Loris Rouiller, l’hiver 2020/2021 a donc été une période de transition qui lui a permis de savoir là où il devait apporter quelques modifications pour performer encore plus. Un emménagement en Belgique pour la saison de cyclocross et donc un changement d’entraîneur sont quelques-uns des grands changements qu’il a effectués et le moins que l’on puisse dire c’est que cela porte ses fruits. « De grosses courses vont arriver prochainement. Pour l’instant je suis très content de ma saison. Grâce aux leçons que j’ai tirées de la dernière saison, j’ai l’impression d’être passé un cran au-dessus. Il y a énormément de positif cette année. Je pense être capable de faire en mieux et c’est ce que je vise. J’essaye de mettre toutes les chances de mon côté pour pouvoir vraiment progresser et pour aller le plus haut possible dans ma carrière. »
En route pour Fayetteville
Le plus haut possible, pour le jeune Cancoire, cela pourrait être à fin janvier aux Etats-Unis. A Fayetteville plus précisément. C’est là qu’il participera au championnat du monde. Un point d’orgue à sa saison qui fait partie de ses objectifs. Le jeune champion garde néanmoins les pieds sur terre et n’a pas décidé de jouer toute sa saison sur cette seule et unique compétition. « J’ai déjà terminé quatrième, mais je n’ai jamais obtenu de médaille. Je travaille pour gagner le maillot de champion du monde. Par contre, je n’ai pas axé la totalité de ma saison sur ce seul rendez-vous. C’est vraiment un des gros objectifs de ma saison, mais il y a d’autres très belles courses et de belles victoires à obtenir. Durant la course du championnat du monde j’aurai les mêmes concurrents que j’ai sur les coupes du monde. L’enjeu est bien plus gros mais la course reste la même. »