Décès d’Emmanuel Ricou
Louis-Philippe Bovard | A l’aube du dimanche 24 août dernier, Emmanuel Ricou a déposé les armes, au terme d’un combat inégal, mené avec courage et détermination contre la maladie.
Né le 16 novembre 1955 à Porto, d’un père suisse et d’une mère brésilienne, Emmanuel Ricou a 19 ans quand les événements politiques d’avril 1974 l’incitent à revenir dans son pays d’origine. Tout d’abord attiré par des études d’économie, c’est finalement vers le métier de vigneron qu’il choisit de s’orienter. Après un apprentissage et divers stages dont trois ans aux Stations fédérales de Caudoz, Emmanuel Ricou s’installe à Cully avec sa femme et ses deux enfants le 1er septembre 1986 pour entrer dans le Domaine Bovard comme chef de culture. C’est en cette qualité que, durant 28 ans, il a été l’artisan de nombreux développements à la vigne, dont l’introduction en Suisse du Chenin blanc, et l’extension du Sauvignon, du Merlot et de la Syrah à Lavaux. Pour ce faire, il mène avec enthousiasme et compétence les campagnes de surgreffage, et ce sont ainsi plus de 25’000 pieds qui, sous sa direction, ont bénéficié de cette technique. Sa dernière fierté a été la création du Conservatoire du Chasselas. Pour toutes ces réalisations axées sur un certain renouveau du vignoble de Lavaux, il fallait un homme ouvert, un grand professionnel doté d’une vision précise, capable de juger avec perspicacité de l’adéquation des cépages aux différents terroirs.
Emmanuel Ricou laissera le souvenir d’un chef sachant motiver et entraîner ses troupes, mais aussi celui d’une personnalité à l’intégrité et à la loyauté sans faille et, avant tout, d’un homme au cœur pur et généreux. Que son épouse et ses enfants ainsi que toute sa famille, que nous entourons de nos pensées, trouvent ici l’expression de notre profonde sympathie.