Le temps d’une escale pour les cigognes noires
Gil. Colliard | Surprise pour les usagers de la route reliant Les Thioleyres à Puidoux, un spectacle peu banal s’est offert à leurs yeux entre le mardi 22 et le mercredi 23 juillet dernier. Au lieu-dit «Le Pont-Orge», un petit groupe de quelques cigognes noires avait choisi de se reposer quelques heures avant de reprendre son périple vers le sud. Thierry Muser, habitant des Thioleyres, étonné de voir ces grands oiseaux de noir vêtus, en a pris quelques photos et en fait fort sympathiquement profiter les lecteurs du Courrier.
Contacté, afin de connaître quelques détails sur ces visiteuses d’un jour, Pierre Henrioux, garde faune de la région de la Broye et ornithologue passionné, nous apprend que depuis une dizaine d’années un flux assez fin de cette espèce a été observé en Suisse. Quelques individus traversent la Suisse, se dirigeant vers l’Europe de l’Est au printemps, et repartent vers le Sud à l’automne. Franchissant le détroit de Gibraltar, elles se rendent en Afrique du Nord. Un petit nombre reste à l’année dans la région se situant entre l’Espagne et le Portugal où il trouve suffisamment de poissons, petits mammifères et amphibiens pour se nourrir.
Plus rare que la cigogne blanche, la noire se déplace en petits groupes et affectionne les endroits vallonnés, les cordons boisés et les bordures de forêts. L’espèce ne se mélange pas avec les autres, elle est solitaire. Ces échassiers dont la taille varie entre 90 et 105 cm pour un poids de 2,8 à 3,2 kg utilisent les vents porteurs pour se déplacer en planant. Les courants faiblissant en fin de journée, ils se posent et repartent en milieu de matinée lorsque Eole reprend son souffle.
A en croire le spécialiste, l’observation de la cigogne noire dans un endroit dégarni d’arbres est un spectacle rare et un vrai coup de chance!