Attalens – Lucien Willemin, chantre de l’énergie grise
Conférence le 16 novembre à 20h à la salle des Blés
Arvid Ellefsplass | Petit-fils de paysan jurassien, Lucien Willemin en garde un profond respect pour l’environnement et un clair engagement envers les énergies propres et la durabilité. Sa conscience du cycle de vie des objets de consommation est à la source de ses nombreux livres et conférences ainsi que des interpellations qui mèneront à l’entrée de la Consigne énergie grise (CEG) au Palais fédéral. Ce penseur de l’énergie dans sa globalité n’était pourtant pas voué à ce destin. Après une formation bancaire, les restructurations financières opérées au début des années 90 lui font quitter le secteur pour le monde de l’horlogerie. A la direction des achats, il entreprend de nombreux voyages dans le sud-est asiatique et prend conscience de ce qui s’y prépare sur les plans environnementaux et sociaux. Ne s’y reconnaissant pas, il décide alors de créer sa propre entreprise immobilière. La grande responsabilité qu’un promoteur peut avoir en matière d’écologie le pousse à s’entourer de compétences aptes à créer des habitations à l’empreinte énergétique moindre. A 40 ans, il décide à nouveau de changer de cap. Sans toutefois renier ses convictions, il décide de lever le pied en cédant l’entreprise immobilière à son second, et s’oriente résolument vers le partage de ses valeurs. Il part naturellement à la rencontre des gens, multiplie les conférences dans les établissements scolaires ainsi qu’en public, mène ses réflexions dans des livres et offre à travers ces rencontres une réflexion holistique sur la question environnementale. Cette fin de semaine, à l’invitation des Commissions d’Energie d’Attalens, de Bossonens et de Granges et après quelques présentations pour les jeunes dans les classes de Bossonnens, il propose une conférence-débat à Attalens vendredi 16 novembre à 20h à la salle des Blés: «Pourquoi manger local est loin d’être l’idéal» (voir encadré), la thématique semble paradoxale, mais ouvre les portes à une réflexion originale et plus large sur les problèmes de notre temps. Plus d’infos sur www.lucien.lu
Pourquoi manger local est loin d’être l’idéal?
LW | La question posée est: Que choisir entre une pomme bio de l’étranger et une pomme non-bio d’ici? Actuellement le choix collectif se porte en fonction de la proximité, soit la pomme non-bio d’ici. Les kilomètres parcourus pour rapatrier la pomme bio depuis un pays tiers motiveront cette préférence. En effet, la consommation de carburant et les rejets CO2 en résultant participent à l’accélération du réchauffement climatique. Donc à première vue, c’est la décision qui s’impose si l’on veut préserver la nature. Et pourtant, il est plus écologique d’opter pour la pomme bio importée! Cette conférence nous emmène vers de nouvelles contrées qui nourrissent une vision bien différente de celle qui nous est offerte au quotidien. On y découvre une nouvelle dimension environnementale et on comprend que:
• l’agriculture conventionnelle de proximité endommage la vie
• les subventions agricoles ne sont pas encaissées par les agriculteurs
• nous payons des impôts pour abîmer la vie, nos vies!
Après cette expérience, vous ne regardez plus jamais le rayon légumes comme avant. Des pistes et des réflexions également développées dans le livre «Tu parles Charles!», publié aux Editions G d’encre.