Alors… on danse ?!!
Romane Schlup | Chaque année entre le premier et le troisième week-end de mars, il vaut mieux ne pas avoir d’oignons aux pieds si l’on veut participer à MAD Village à Oron-la-Ville et ainsi soutenir le club de lutte de la Haute-Broye. Cette année, cela tombait le 10 mars.
Toute question a une solution…
Comment se permettre une rentrée financière annuelle et se démarquer des traditionnels lotos quand on est si proche des fiefs fribourgeois, réputés être la crème en la matière? Comment attirer d’autres gens et proposer quelque chose de plus décoiffant quand on est un club de lutte local et que l’on a pour objectifs de financer entraînements, location de locaux, inscriptions à des championnats, déplacements et événements divers internes au club ? La réponse, cela fait déjà six ans que le club de lutte de la Haute-Broye l’a trouvée avec succès. Pour preuve: l’édition 2018 a encore une fois battu son plein. Il a même fallu refuser du monde pour la partie repas qui précédait la partie danse et ce, faute de place. Ce ne sont pas moins de 650 repas qui ont ainsi été servis par les jeunes du club sous la houlette de leurs mamans, de leurs sœurs, de leurs amis, de leurs familles «de sang» ou de «lutte». Une grande famille et surtout une grosse logistique pour la centaine de bénévoles oeuvrant en coulisse, désireux que tout se passe au mieux pour les 1500 personnes présentes venues faire la fête d’un peu partout.
Toute solution a une réponse
Décider de mettre sur pied un partenariat avec le MAD en 2013 et choisir d’importer la fameuse discothèque ou du moins son esprit en campagne, était un défi osé, un risque à prendre. Il fallait trouver des sponsors, y croire et croiser les doigts en espérant que le public vienne. C’était faire confiance au savoir-faire d’Olivier Fatton et d’Igor Blaska, directeurs du MAD. Ils ont apporté jeux de scène, jeux de lumière, et D.J. mais ils ont aussi accédé à la requête du club de lutte, à savoir celle de rester globalement musicalement dans les années ’80. Cela s’est poursuivi cette année, quelques entorses permises toutefois, avec en prime des colifichets qui ont fait le bonheur du public. Années disco, macarena, salsa, rock’n roll et autres tubes en vogue ces années-là ont constitué un mélange hétéroclite durant la soirée… Un monde en soi et du monde en touches fluos, grâce aux chapeaux plastiques – trop chauds – témoignages actuels d’une époque vestimentaire heureusement révolue et grâce aux bâtons lumineux, qui auraient fait pâlir d’envie même le plus combatif «Jedi». Les joyeux drilles qui ont investi les salles de gymnastique oronaises ne l’ont pas forcément remarqué, tant ils étaient emportés dans les élucubrations musicales des deux DJ qui officiaient. Cette année, c’est Igor (l’officiel du MAD) et Othello (face à des «démones» et des «démons» de la danse), qui les ont entraînés sur des rythmes endiablés. Deux personnalités de DJ différentes pour animer et se partager la soirée. Certains auront aimé l’afflux de basses, les modifications de voix de l’un, d’autres auront préféré les temps de suspension ou les ralentis volontairement provoqués aux platines de l’autre. L’amusement sur la piste était lié à la multiplicité de générations présentes. Ainsi retrouver, mais ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, les fans de «Téléphone» ou de «Joan Jett and the Black-hearts», c’était un peu comme de retrouver une bande de copains perdus de vue et d’ouïe depuis longtemps. Tout revenait d’un coup. La mémoire de 20 ans n’est pas défaillante, même après 30 ans ou plus et la réponse en paroles est immédiate! L’honneur est sauf!
Toute réponse a une fin
A l’assaut des bars, que l’on soit plutôt mojito, café, vin ou minérales, l’esprit était aussi à la fête et presque un passage obligé au fil des heures, vu l’ambiance chaleureuse et la température à la hausse en termes de degrés… Celsius. Les moins adeptes de mouvement pouvaient se retrouver au bar des lutteurs à l’étage, autour d’un verre de blanc, pour faire honneur aux vins des vignerons invités pour l’occasion. Ils pouvaient ainsi jouer les piliers tranquillement et n’entendre qu’en sourdine et sans bouchons, les tubes repris en chœur par le public du bas. La fermeture officielle était prévue à 3 heures du matin… A la fin, il y a ceux qui sont rentrés en voiture, avec le service de taxi mis à disposition ou à pied. A pied, le bâton lumineux aurait même encore pu faire merveille et ralentir les voitures, tout comme l’avait fait, les semaines précédentes, à l’entrée du village, sur un axe routier bien fréquenté, l’écran plasma publicitaire et son flash bleu… sauf que là, au petit matin, il n’y avait pas de trafic. Peu importe, la prochaine fête est elle, déjà bel et bien en route, elle arrivera en été. Voilà de quoi faire des heureux au retour des beaux jours…