Sauver Lavaux III vs contre-projet, au Forum
par Valérie Bory | Débat vivifiant au Forum de Savigny, lundi 28 avril, sur l’initiative Sauver Lavaux III et le contre-projet du Conseil d’Etat vaudois. Raphaël Mahaim, député au Grand Conseil (Les Verts), et Béatrice Métraux, conseillère d’Etat (Les Verts), en charge du Département des infrastructures, ont échangé leurs vues.
«Prenez le bateau pour voir les nouvelles constructions dans Lavaux… rarement viticoles!» affirme d’emblée Raphaël Mahaim. Cela, malgré deux initiatives inscrites dans la Constitution vaudoise. Le député Vert, dont le parti est divisé sur la question, est partisan de l’initiative Franz Weber, dont il explique les principes de base: «bâtiments anciens protégés», «toute construction nouvelle exclue, à l’exception de constructions souterraines et de petites extensions ou dépendances». L’initiative inclut la protection des crêtes de Lavaux ainsi que les hameaux de
Corsier, Chexbres, Jongny et Cremières.
Il faut savoir qu’il reste des zones à bâtir en Lavaux (40 ha) et que la bataille entre partisans de l’initiative et ceux du compromis présenté par l’exécutif vaudois porte essentiellement sur ce point. Il reste aujourd’hui 20% de territoire constructible (y compris le bâti actuel). Le contre-projet souhaite réduire de moitié les zones à bâtir existantes. Le potentiel de nouveaux habitants serait ramené de 3500 à 1800 personnes.
Sujet de débat et de polémique: les bâtiments dits d’utilité publique, à propos desquels on croise le fer, comme pour l’Hôpital de Lavaux. Le député Vert affirme que l’initiative «ne s’oppose pas à l’extension de l’Hôpital», définie en «zone constructible en 2011». Plus généralement, l’initiative prévoit bien un article pour les terrains d’utilité publique, mais s’ils «s’intègrent au paysage, s’ils ne sont pas de grosse taille…»
Béatrice Métraux résume la genèse du contre-projet et soulève qu’il y a nombre d’«ambiguïtés» dans l’initiative. Il faut donner, dit-elle, à Lavaux «la chance de se développer, avec certaines contraintes». «Il y aura une quinzaine d’hectares à faire passer de zone constructible à non constructible.» En résumé, les communes, tout comme les vignerons, savent qu’elles devront réduire leur zone à bâtir. «Les communes ont cinq ans pour proposer un inventaire de celles-ci», rappelle Béatrice Métraux, qui se félicite que le contre-projet prévoie des aides financières aux viticulteurs pour la préservation de ce patrimoine.
Puis, c’est devant une salle très au fait de l’enjeu que l’on passe aux questions. Partisans et opposants s’accordent sur le constat que des «verrues» ont été construites sur ce site et que les communes concernées «n’ont pas fait leur boulot».
Pour éviter des dérapages spéculatifs sur ce qui reste de zones à bâtir, Béatrice Métraux met en avant des garde-fous, comme le guide architectural de Lavaux, la LATC, ainsi que le rôle de la commission consultative.
On ne peut entrer plus en détail dans les limites de cet article. Mais inciter à voter le contre-projet le 18 mai!