Deuxième mi-temps Pierre Ménes – Editions Kero
Milka | Je suis toujours un peu méfiante quant aux personnages publics qui décident de raconter leur vie. Sauf que j’aime bien Pierre Ménes et ses commentaires percutants. Et que je me suis posée des questions quand il a disparu brusquement des émissions de foot que je suivais d’un œil! J’espérais retrouver le personnage connu. Eh bien je n’ai pas été déçue. Il écrit comme il parle. Avec franchise et spontanéité! Et c’est agréable. A tout moment, le son de sa voix me venait aux oreilles. S’il raconte peu son enfance, il s’étend un peu plus sur sa vie à la télévision, nous livrant ici et là quelques anecdotes. Mais ce n’est pas le sujet de son livre. Ces petits passages sont tout au plus des petits témoignages de ce qui fut sa vie avant la maladie.
Il faut savoir que Pierre Ménes a développé une NASH (non alcoolic steato hepatitis) cirrhose non alcoolique. Sans jamais boire un verre d’alcool. Cirrhose avec toutes les complications qui vont avec! Seule solution: double greffe du rein et du foie. Il parle de la dégradation rapide de son état, de l’insoutenable attente sur la liste des donneurs, de sa remontée dans cette même liste, non pas due à sa notoriété mais à l’aggravation rapide de sa maladie, jusqu’au jour de la greffe. Il est très lucide sur sa position de priviligié de la vie, tant au niveau financier que sentimental, remerciant au passage sa femme et sa mère qui lui ont accordé un soutien indéfectible. Il cite aussi les gens du milieu du foot et de la télévision qui ne l’ont pas lâché, lui témoignant régulièrement leur soutien. Malgré cela, il est tout de même tombé dans une profonde dépression, en constatant la rapide détérioration de son état général. Un constat banal me direz-vous qui pourrait s’appliquer à tout un chacun qui affronte une maladie de cette ampleur. N’avons-nous pas tous dans notre entourage une personne que nous pouvons citer qui a lutté de toutes ses forces contre la maladie?
Il ne se vante pas, il raconte simplement. Il dit qu’il n’a pas eu le choix. Mais il souligne toute son admiration pour la famille du donneur qui lui a permis de revivre. Et cite avec justesse qu’eux avaient le choix, celui de refuser ce don d’organe. Dans la douleur de perdre un être proche, ils ont décidé de prolonger la vie de quelqu’un d’autre. Pierre Ménes témoigne aujourd’hui pour rappeler l’importance du don d’organe. Alors que le don est de principe en France depuis peu, de même qu’en Espagne et dans quelques pays voisins, à savoir que si le patient n’a pas précisé son objection au prélèvement, l’équipe médicale est en droit de prélever sans le consentement de la famille, en Suisse, c’est encore l’accord explicite qui prévaut, à savoir qu’il faut préciser son accord pour que l’équipe médicale puisse intervenir et prélever vos organes. En Suisse, quelques 650 personnes meurent encore chaque année à défaut de transplantation parce que nous ne donnons pas assez!
Pour commander votre carte de donneur: https://www.vivre-partager.ch/