Enflammés Joël Jenzer – 180° Editions
Milka | Les polars, ce n’est pas ma tasse de thé, en principe. Mais il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Je n’avais pas choisi de chroniquer ce livre, on me l’a simplement glissé dans un autre envoi que j’avais demandé. Mais après tout, pourquoi pas et vous savez le plaisir que j’éprouve à promouvoir les auteurs suisses, et plus particulièrement les romands. Donc sans aucune attente, je me lance dans cette lecture.
On est en 1974. Tout y est. La Ford Capri du journaliste, le manque de téléphones portables (c’est ce qui m’a le plus frappée et à plusieurs reprises dans les moments stratégiques) le mode de vivre. On est tout de suite transposés dans cette époque. Ça commence très gentiment par un fait divers. Marc Verner, journaliste dans un petit journal régional se rend à une interview de routine dans une station de montagne. En arrivant sur place, il apprend l’horreur. Des cadavres carbonisés dans un chalet de montagne. Un suicide collectif déguisé en meurtre? Petit apparté: cette histoire m’a tout au long de cette lecture fait tirer des parallèles avec l’histoire de l’ordre du temple solaire qui s’est passée en octobre 1994.
C’est une aubaine pour ce petit journaliste qui se voit déjà résoudre l’affaire du siècle. Il aura à traiter avec un mystérieux homme d’affaires pas très net, un policier sombre et désabusé (comme tous les flics dans les polars) une femme trop belle pour lui et qui va lui tomber littéralement dans les bras. Un jeu de piste où la mort peut surgir à tout instant. Comme je le disais, ça commence tout doucement, mais on est très vite pris dans ce polar vintage. On suit de près cette enquête, et là où l’auteur est fort, c’est qu’à chaque fois qu’on croit avoir démasqué un ou des coupables, un événement nous fait tout remettre en question. Franchement, c’est du bon boulot. On nous tient en haleine jusqu’à l’avant dernière page.
L’auteur, Joël Jenzer, est journaliste à la rubrique culturelle du quotidien «Le Nouvelliste», en Valais. Enflammés est son premier roman. C’est bien! Maintenant il faut nous en faire d’autres tout aussi passionnants! Comme je dis toujours: il faut manger local, acheter local et lire local. Car nous avons dans nos régions un certain nombre d’auteurs qui valent le détour. Et celui-ci en fait partie en tous les cas.