Une manifestation pacifique
Ce dernier week-end, une manifestation à Berne a dégénéré en affrontement avec les forces de l’ordre creusant dans son sillon les dettes des commerçants et de la communauté. La cause de cette manifestation pacifique était bienveillante et sans doute juste, mais il est de moins en moins amusant de voir que quel que soit la raison d’un défilé, il se termine invariablement de la même manière : violences, déprédations, vitrines brisées et feu aux poubelles.
Ce qui devient plus agaçant est de voir systématiquement en tête de cortège cinq rangs serrés de cagoules noires protégés par une bâche noire, rouge et orange au slogan improbable, voir hors propos. Qui plus est, on apprend qu’il s’agit d’une bâche renforcée. Une sorte de bulldozer humain prêt à en découdre, les Black blocks…
J’ai de vagues souvenirs de têtes de cortège où, derrière une large banderole se tenaient des personnalités de premier rang marchant la tête haute. Fiers représentants de revendications de toutes couleurs, justes et moins justes, selon de quel côté on se place, ils portaient le message de la manifestation haut et fort, parfois même avec le sourire.
Que s’est-il passé ?
Manifestations « non déclarées » ou pas, comment se fait-il que systématiquement on en oublie le sujet de la démonstration pour ne parler que des déprédations et des fauteurs de troubles ? Comment ne parvient-on pas à isoler ces forces brutales, et que si d’aventure on y parvient, il n’y ait pas plus de cagoules que de manifestants criant au mauvais traitement et en appelant aux Droits Humains.
Pour les initiants – puisqu’on ne peux même plus parler d’organisateurs responsables – c’est à considérer comme une faute professionnelle. Si le but ce week-end était de faire parler du drame palestinien, la cause fondamentale a été manquée, déviée… ou plutôt, cagoulée.