Un produit hautement toxique
Maximilien Bernhard, président de l’Association romande contre la drogue (ARCD) | Nombreux sont les parents qui s’inquiètent, à juste titre, des conséquences néfastes, voire dramatiques qui peuvent survenir dans la vie de leurs enfants consommant du cannabis.
Les adolescents consommateurs réguliers de cannabis ont quatre fois plus de risques de devenir schizo-phrènes. Il s’agit d’un facteur précipitant, sachant que plus de 40% des personnes débutant une psychose (souvent la schizophrénie) étaient consommatrices chroniques de cannabis. Certains effets du cannabis peuvent en effet favoriser clairement le début de troubles psychotiques. Le risque est important chez les personnes vulnérables, sans parler des effets psychosociaux ainsi que sur la fonction et la structuration du cerveau lors de la période clé qu’est l’adolescence (problèmes de concentration, de mémoire, de coordination, etc.).
Le qualificatif de «drogue douce» n’a aucun sens. A titre d’exemple, le chanvre indien contient des douzaines de composants chimiques complexes. Il faut des semaines au corps humain pour évacuer totalement les résidus d’une dose de THC, substance psychotrope du cannabis. En allumant quelques joints par semaine, le fumeur reste en permanence sous l’effet des résidus de cette substance. De nos jours, la quantité de THC dans un joint a considérablement augmenté. Il peut atteindre 70% s’il est préparé avec de l’huile de haschisch. Une telle dose rend un joint redoutable, avec des effets destructifs et potentiellement irréversibles.
L’époque du chanvre récréatif est révolue. Les produits consommés à notre époque sont hautement toxiques, et fortement cancérigènes par ailleurs. Ils sont un véritable fléau pour la santé publique. Restreindre une fois pour toutes l’accès aux produits stupéfiants, voilà qui fait profondément sens. Tel est l’un des axes de prévention et de répression prévu dans la loi sur les stupéfiants (LStup).