Un basketteur oronnais sélectionné pour les Special Olympics à Berlin
Il joue depuis 2015 dans l’équipe de basket de RBA (Riviera Basket Adapté), à Vevey. Lui, c’est Julien Montenero, l’un des 70 sportifs suisses sélectionnés pour les World Summer Games de Special Olympics. Portrait.
Il suffit d’un seul regard pour constater que le sport représente une part importante dans la vie de Julien. Derrière ses grands yeux verts, son physique athlétique et sa personnalité compétitive, l’habitant de Châtillens possède une sensibilité qui lui est propre. Si le sport d’équipe est un véritable état d’esprit, le basketteur de 23 ans s’épanouit également à travers les voyages en train. Voir défiler les paysages tout en s’extasiant sur les convois qui l’emmène aux quatre coins du pays, rien ne semble impossible pour lui. Julien est en quelque sorte la preuve par l’exemple qu’avec la passion, tout est réalisable. Et ce n’est pas l’épilepsie qui le stoppera dans son élan.
Rôle du sport
« Les premières crises d’épilepsie se sont manifestées à l’âge de quatre ans et demi », confie Hélène Montenero, sa maman. « Tant que ce trouble neurologique n’est pas stabilisé, il crée des retards d’apprentissage chez les enfants. C’est ce qui est arrivé à Julien ». Des crises, le sportif en faisait parfois jusqu’à sept ou huit en 24 heures. « Heureusement, ce n’était pas tous les jours comme ça », se remémore Julien. En grandissant, l’épilepsie l’épargne petit à petit, mais sans se stabiliser complètement. Il aura fallu attendre l’âge de 13 ans pour qu’une opération permette à Julien et ses parents de respirer : « Après cette intervention chirurgicale, il ne subit plus qu’une crise par mois », confie sa maman.
Aujourd’hui, voilà sept ans que l’épilepsie ne s’invite plus chez Julien. Si ce nombre d’années coïncide avec son entrée au club de basket de Vevey, il est impossible de prouver ce corolaire. Néanmoins, le basket permet à Julien d’avancer sans regarder dans le rétroviseur de sa vie : « Je ne pense plus à cet épisode de ma vie ».
Infatigable, le sportif ne se cantonne pas qu’au ballon orange : « J’adore également la course à pied. Un de mes rêves est de participer aux marathons de Paris, Londres et New York. J’ai déjà réalisé le semi-marathon de Lausanne pour tâter un peu ce monde ». Courir, sauter, dribler, mais Julien apprécie aussi lever le pied. Ou plutôt, poser un pied devant l’autre, pour voyager en train et visiter de nombreuses villes suisses et étrangères.
Passion ferroviaire
« En gros, je vais à Bâle, à Zurich ou au Tessin avec les chemins de fer. Pas de bus ni de métro, uniquement le train et mes jambes », partage Julien Montenero. Un amour pour le rail qui s’est manifesté durant le Covid. « Avec ma maman, nous avons fait un Interrail de Zurich à Vienne en passant par l’Allemagne et l’Italie ». Depuis ce déclic pour le rail, Julien va régulièrement photographier les convois ferroviaires à l’aide de son smartphone : « J’attends sur les quais qu’un train passe pour l’immortaliser. J’ai environ 37’000 images de ces engins ». Autre corde à son arc, Julien connaît l’horaire des CFF et même d’une partie des TGV sur le bout des doigts.
Consécration d’un rêve
Ces Jeux olympiques représentent le haut du panier pour le basketteur. Mais pour prendre part aux World Summer Games, ce sont les entraineurs qui doivent d’abord être sélectionnés avant d’emmener leur équipe : « Les critères pour participer ne sont pas uniquement sportifs, mais aussi dans la manière d’accompagner les joueurs atteints de déficiences », détaille Julien Montenero. Son entraîneur, Badara Top, est également le fondateur de l’équipe de basket spéciale RBA. « Nous étions le premier club de Suisse romande à intégrer une équipe de ce type au sein de notre club de basket », explique-t-il devant la caméra de Stefan Renna et Alexandre Haldemann pour l’émission en déplacement de la RTS.
« Pour être sélectionné pour les Jeux olympiques, nous devions avoir participé aux Jeux nationaux de Saint-Gall l’année passée et avoir suffisamment d’ancienneté dans le club de Vevey ». Julien a rejoint la capitale allemande le 12 juin dernier. Pour lui, ces Jeux olympiques représentent la consécration d’un rêve. Alors, si Julien réussi à réaliser l’un de ses souhaits les plus cher, pourquoi ne pas rêver d’une finale incroyable avant de ramener la médaille d’or en Suisse : « Je rêve d’une finale Suisse-Japon pour le basket, mais ça, c’est le jeu qui décidera… ».
Specials Olympics en quelques chiffres
Fondé en 1968 à Washington aux Etats-Unis, son objectif est de promouvoir l’inclusion des personnes en situation de handicap mental. Reconnue par le comité international paralympique (CIP) ainsi que par le comité international olympique (CIO), cette structure organise les World Games une année avant les JO et les Jeux paralympiques. Cette compétition sportive se tient l’année précédant les JO et dans un lieu différent que ces derniers. On retrouve les disciplines du basketball, boccia, bowling, football, golf, judo, athlétisme, cyclisme, équitation, natation, voile, tennis et tennis de table. 7000 sportifs venant de 170 pays sont attendus à Berlin du 17 au 25 juin 2023.