Top-modèles, l’engrenage des fausses agences de mannequins
Antonio Costa | La plupart des mannequins d’aujourd’hui ne sont plus ce qu’ils étaient. Harponnés par des agences dites professionnelles de la branche ils déchantent. Après avoir fait fermer plus de 45 agences scrupuleuses en Suisse romande, Geneviève de Marcy, qui va dispenser des cours de mannequinat gratuits depuis le mois de mai, continue son combat contre les abus avec glamour.
Lavaux, vignoble en terrasse classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, façonné par l’homme au XIe siècle, est incontestablement l’une des plus belles régions viticoles au monde. De Lausanne à Montreux, sur les bords du Léman, des vignerons se transmettent leur savoir-faire de la vigne, de générations en générations, afin de donner aux vins de Lavaux leur identité propre. Mais en Lavaux, il n’y a pas que des vignerons. Votre rubrique hebdomadaire va à la rencontre de ces femmes et de ces hommes qui ne sont pas vignerons, mais qui apportent à cette région aussi leur savoir-faire.
Etre mannequin c’est un art
La plupart des mannequins ne savent plus marcher, plus sourire et sont devenus arrogants. A qui la faute ? A l’Etat, aux agences dites de casting, aux mannequins ? En Suisse nous sommes malheureusement très forts pour trouver des coupables et non pas des solutions. Mais pendant que le temps passe, la profession de mannequinat est dépassée. Geneviève de Marcy a trouvé elle des solutions, qu’elle applique depuis maintenant plusieurs années. Présidente de la Fédération suisse de mannequins depuis 1978, Geneviève ne pensait pas que lorsqu’elle est arrivée en Suisse de Paris il y a 35 ans, pour donner des cours de mannequinat, elle serait obligée de mener une croisade à l’encontre de ceux qui se sont permis d’écorcher l’un des seuls métiers glamour qui font rêver toute la planète. «On fait croire à des parents, à des jeunes qu’ils ont du potentiel pour devenir top-modèle. On leur fait payer des sommes faramineuses pour des photos en promettant des contrats qui n’existent pas. Voilà de quoi sont faites la plupart des agences de casting aujourd’hui», nous témoigne Geneviève de Marcy. Ce genre de constat, elle en est témoin tous les jours. Dans des lettres qu’elle reçoit, des gens avancent comment ils se sont fait berner; mais aussi des jeunes qui se disent mannequins et qui viennent à ses cours de mannequinat à Lausanne pour prendre des leçons. Effets aussi constatés par ses collègues de la branche de la mode. En effet, les stylistes tels que Giorgio Armani, Roberto Cavalli et tant d’autres le disent aussi: «Lorsqu’un couturier fait appel à des mannequins, des professionnels de la branche, ils n’ont pas le temps de leur apprendre à marcher ou à sourire.» Ce n’est pas parce qu’on est belle ou beau que l’on a le métier dans le sang. En plus de devoir avoir une taille minimum pour évoluer dans cet art, le métier de mannequin ça s’apprend. C’est comme le piano… vous en jouez une heure par jour, vous êtes bon. Vous en jouez trois heures par jour, vous serez excellent. Il faut suivre des cours, fréquenter des écoles professionnelles agréées et surtout répéter pour être le mannequin parfait, ce que toutes agences et grands couturiers recherchent. Mais surtout, le plus important, il faut faire attention aux agences qui vous promettent un avenir dans le métier de la mode moyennant finance. Car au bout du compte, si on y réfléchit bien, si on n’a pas évolué dans une école professionnelle et qu’on est la personne parfaite, la nouvelle égérie que toutes les agences et les stylistes vont s’arracher, le pseudo book fait par une pseudo agence est futile… Que la chance sourie aux audacieux.