Le processus chimique appelé « sublimation » désigne la transformation d’un corps d’un état solide à l’état gazeux sans passer par l’état liquide. Ce terme est tout particulièrement adapté au Théâtre du Jorat qui vient de subir un lifting conséquent dont votre hebdomadaire se fait l’écho dans le supplément collector que vous trouverez en fin de cette édition du 4 septembre.

En effet, on dit d’un corps qu’il se sublime lorsqu’il passe d‘un état matériel et tangible a un état impalpable et vaporeux, or c’est bien la fonction de l’écrin artistique rénové et modernisé de Mézières.

La Grange se sublime.

Comme vous le lirez dans le détail, la grange n’avait à l’origine que la fonction d’héberger et protéger les tramways lausannois des vicissitudes d’un climat joratois. Situé sur la ligne Lausanne-Moudon, cet humble dépôt de tramways reçut un premier spectacle qui propulsa sa carrière artistique vers une destinée qui nous est aujourd’hui familière.

Renforcée et modernisée avec un fort respect pour son âme de monument historique, la Grange Sublime a vu défiler toutes les facettes du savoir-faire de la région tout au long de la durée nécessaire à un lifting des plus aboutis. Ces ouvriers de l’ombre ont transformé cette vénérable bâtisse en bois en monstre de technologie scénique dont la discrétion des rouages intimes ne se laisse dévoiler que par des spécialistes.

Par essence, le contenant doit laisser sa place au contenu. La célèbre Vieille Dame est maintenant une plateforme solide et fiable prête à voir surgir les émotions les plus audacieuses de la création artistique actuelle.

Plus que jamais, l’Art se révèle comme une nécessité vitale et comme remède à un monde dont la matérialité nous écrase. Une fois de plus la Grange doit se sublimer.