Roger Zbinden, nouveau président et Guy-Charles Monney, élu président d’honneur
Gil. Colliard | Samedi matin 6 novembre, les délégués de 34 sections de la SVPR étaient présents, dans la grande salle de Mézières, pour la dernière séance présidée par Guy-Charles Monney, qui cédait sa place après 9 ans à la tête du comité. Modifications climatiques, pollution des eaux, revitalisation et renaturation des rivières, manque de personnes de terrain et lourdeurs des démarches administratives furent les principaux thèmes abordés, ainsi que le renouvellement du comité. En ouverture d’assemblée, Michel Rochat, municipal, prononça les mots de bienvenue au nom de la Municipalité de Jorat-Mézières. Un territoire sillonné par La Bressonne et le Carrouge qui filent au nord vers la Broye où celui qui taquine la truite peut rencontrer le castor ou le Brigand du Jorat.
Plan climat et sous-effectif
15e président cantonal depuis la création de la SVPR, le 27 janvier 1901, Guy-Charles Monney annonça se retirer avec le sentiment du devoir accompli. Profitant de la présence de Cornelis Neet, directeur général de l’environnement, il l’interpella quant à la décision de grouper sur la même personne la responsabilité de la pêche, de la chasse et de la surveillance, alors que la complexité de chacune des procédures de ces activités est toujours plus importante et laborieuse « Mesures d’enquête ayant pris le dessus sur la présence dans le terrain, déficit de visibilité le long des cours d’eau et lac de montagne, respect des autorités souvent égratigné voire bafoué : la création de la future police faune-nature va-t-elle apporter les solutions ? De beaux organigrammes c’est vendeur, des collaborateurs supplémentaires c’est mieux ! Le Conseil d’Etat a adopté le Plan climat vaudois avec un financement de 173 millions, j’ose espérer qu’une partie permettra d’étoffer les rangs du personnels de terrain ».
2021, une météo favorable
Lors des différents rapports des membres du comité, la commission technique de repeuplement annonça que les conditions météo favorables cette année ont permis d’atteindre les objectifs. La récolte de l’entier de tous les ruisseaux-pépinières a pu s’effectuer contrairement à 2020, ce qui a permis de respecter le 95 % sur plan cantonal de réapprovisionnement. Au niveau du gardiennage, composé de 10 gardes pêche permanents et de 45 gardes pêches auxiliaires, il est relevé que la pêche sans permis est à la tête des dénonciations. La formation a subi une baisse importante du nombre de participants (296 sur une moyenne de 500) due à l’obligation de suivre les cours en ligne jusqu’en mai. Concernant la revitalisation et la renaturation, 27 millions ont été attribués à l’aménagement piscicole et la sécurisation en cas de crues. Des projets de passes à poissons, de seuils afin de rendre franchissables les chutes, de renaturation pour l’alimentation constante en eau et la circulation des poissons sont à l’étude et en cours sur plusieurs sites du canton. En raison des directives sanitaires, seules quelques journées découvertes de la pêche ainsi qu’un Passeport vacances ont eu lieu. Une demande est faite à tous les présidents de sections d’organiser ces journées pour recruter. Finalement les finances de la SVPR se portent bien avec un bénéfice dans les comptes 2020 dont une large partie sera investie dans les études de repeuplement.
Roger Zbinden élu nouveau président
Lors du renouvellement du comité, l’assemblée a élu Roger Zbinden à sa tête par applaudissement. Vice-président et secrétaire depuis 20 ans, ce dernier a rendu hommage à son prédécesseur élu en 2012 à Yvonand à la suite du décès d’Ernest Regard, en relatant ses réalisations et son caractère de fin négociateur. Il signa la première convention avec l’Etat de Vaud, mit en place le premier plan de repeuplement, améliora les relations avec les autres associations afin d’obtenir plus de poids, entre autres. En remerciements de son dévouement, il fut nommé membre d’honneur de la SVPR. Sous les applaudissement d’autres membres rejoignirent le comité apportant un vent de jeunesse à ce dernier. Le nouveau président décrivit les orientations futures pour lesquelles il désire prendre son bâton de pèlerin, parmi celles-ci, l’augmentation de la présence de la SVPR sur les réseaux sociaux afin de toucher les jeunes générations, lutter contre tout ce qui impacte le cheptel piscicole dans les cours d’eau. Il informa que 3500 km de cours d’eau piscicole vaudois vont faire l’objet d’un recensement par pêche électrique, afin de connaître l’efficacité du plan de repeuplement lancé en 2014.
Dernière oratrice avant l’apéritif et le repas, Béatrice Métraux rappela que la pêche cumule des fonctions économiques, de loisir, de sport et de remède pour ses adeptes qui profitent de la nature et qui ont le plaisir et la fierté de la capture. « La pêche inspire, apaise, apprend la patience, l’adresse, l’intelligence et l’inventivité. C’est un art d’où l’importance de la SVPR. Plus il y a de pêcheurs, plus il faut travailler de concert. Le Conseil d’Etat salue et soutien le partenariat basé sur la convention établie jusqu’en 2023. Nos cours d’eau et nos poissons souffrent à cause de dégradations, de rétrécissements, de canalisations et de pollutions. A ce constat, Vaud s’est donné pour mission de rendre à la nature 150 km de rivières. Cette année, 6 km ont été traités et 24 passes à poissons créées. Une vaste lutte contre les micropolluants engendre beaucoup de réticences et des difficultés de discussions avec les communes au niveau des stations d’épuration des eaux usées. La SVPR est le premier gardien pour répondre aux défis qui touchent notre patrimoine que sont les cours d’eau » conclut la cheffe du Département de l’environnement et de la sécurité du canton de Vaud.