Revenu de base inconditionnel
Milka | Voici le texte de l’initiative tel qu’il est proposé en votation :
La Constitution est modifiée comme suit:
Art. 110a (nouveau) Revenu de base inconditionnel
La Confédération veille à l’instauration d’un revenu de base inconditionnel.
Le revenu de base doit permettre à l’ensemble de la population de mener une existence digne et de participer à la vie publique.
La loi règle notamment le financement et le montant du revenu de base.
Deux personnages, un encore apprenti, l’autre déjà à la retraite, mais deux points de vue opposés sur le RBI pour lequel nous allons voter le 5 juin.
Luca Schabetter, président des Jeunes POP, apprenti
Je ne suis pas opposé au RBI à proprement parler mais plutôt à la forme qu’on veut lui donner. Le fond est honorable et soulève de bonnes questions par rapport à l’automatisation de certains métiers. L’initiative comporte trois phrases, ce qui est beaucoup trop vague. Il n’est mentionné ni montant, ni mode de financement. Les aboutissants de cette initiative, si elle passait, seraient décidés par le Parlement. Quant au financement par une augmentation de la TVA, ce serait antisocial car tout le monde paierait cette TVA. Le combat est à continuer pour que nous puissions donner du travail à tout le monde et pas l’inverse.
C’est un revenu de base inconditionnel, à savoir pour tout le monde, y compris les gens aisés. Ce système serait utile pour les étudiants par exemple qui n’auraient plus à trouver des jobs mal payés pour financer leurs études. Mais ils paieraient certainement plus cher leurs taxes d’études, plus cher les transports publics. Nous aurions comme retour de manivelle tous les effets pervers de l’austérité.
En conclusion, je dirais que c’est beaucoup trop flou pour le moment et que le souci majeur est que ça mette en péril notre système social. Je trouve que nous avons de très bonnes assurances sociales en Suisse et nous devons lutter pour les garder.
Johan Pain, conseiller communal lausannois, ancien syndicaliste, popiste, retraité
Je suis très favorable au principe du RBI mais à la condition que ça ne remette pas en question les systèmes sociaux. Notre système actuel a fait dériver l’idée du travail. Travailler, c’est s’occuper et faire quelque chose qui nous plaît et qui rend service à la société. Actuellement, le travail n’est plus une source de plaisir pour beaucoup. Il est en premier lieu, un moyen de subsistance. J’aimerais que nous puissions apporter notre contribution à la société par plaisir et non par besoin d’argent. L’économie actuelle est de plus en plus tournée vers la robotique et les technologies et nous devons trouver un moyen de ne plus laisser une partie de la population sur le côté.
Certains posent la question du financement de ce RBI. Pourquoi ne pas taxer la robotisation des entreprises ou les transactions financières! On va continuer à travailler mais moins et mieux. Chacun aura la possibilité de choisir son taux d’activité. Et d’être plus disponible pour des activités annexes comme du bénévolat, profiter de ses enfants, assister ses parents âgés. Quand on ne fait rien, on peut être sûr que rien ne va changer. Il faut parfois oser l’utopie.