Pully – Le PS réclame plus de places d’accueil
Une pétition lancée par le parti socialiste jeudi dernier demande que 200 places d’accueil soient créées sur le territoire communal d’ici 2026. Une opération à visée double, puisqu’il s’agit également de valoriser les métiers de la branche pour solutionner la pénurie de personnel.
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Ils étaient plus d’une dizaine samedi après-midi à accoster les promeneurs aux alentours du port de Pully. Vêtus de t-shirts réalisés pour l’occasion, l’objectif était de récolter un maximum de signatures. Si l’heure n’est pas encore au comptage de paraphes, la problématique suscite l’intérêt des passants. C’est du moins, ce que constate Laurie Willommet, présidente de la Faîtière des réseaux d’accueil de jour des enfants (FRAJE) : « Peu importe les tendances politiques, les gens sont sensibles à cette question. C’est que la pénurie de places d’accueil pour les enfants avant leur entrée à l’école touche toute la Suisse romande ».
D’après les statistiques 2021, la région lausannoise possède l’offre la plus dense du canton avec un taux de couverture de 40 % (40 places pour 100 enfants). Malgré sa proximité avec la capitale vaudoise, la situation est différente à Pully, avec un taux de couverture avoisinant les 20 % : « Nous sommes ici dans une situation de rattrapage. Pully a accueilli 4000 nouveaux habitants ces vingt dernières années, mais les infrastructures n’ont pas changé depuis les années 2000 », déplore Yassin Nour, président de la section Lavaux-Oron du PS et conseiller communal.
Lien économique
Aujourd’hui, 300 familles pulliérannes sont dans l’attente d’une solution de garde pour leur enfant. Un manque de places qui joue un rôle dans l’économie régionale, puisque certains sont dans l’obligation de stopper leur emploi avant l’entrée à l’école de leur tête blonde : « Il s’agit de répondre aux problématiques de la société d’aujourd’hui », indique Laurie Willommet. Dans les tiroirs de la Municipalité, Pully souhaite créer 170 places d’accueil supplémentaires.
«Il faut contraindre les communes à penser accueil de jour (…)
Yassin Nour, conseiller communal à Pully
lors de chaque nouveau projet de construction»
En cas d’acceptation devant le Conseil communal, ces projets représentent une solution à court terme : « Cela n’est toujours pas suffisant (..), car ces places ne couvriront même pas les besoins actuels et futurs », informe la documentation du PS.
Pour éviter les solutions éphémères, le PS et la faîtière souhaitent changer la loi : « Il faut contraindre les communes à penser accueil de jour pour qu’elles investissent en faveur de la petite enfance lors de chaque nouveau projet de construction », suggère Yassin Nour. « N’oublions pas que le tribunal fédéral a donné raison aux communes lors de la révision du système péréquatif, il n’y a donc plus d’excuse pour négliger l’accueil préscolaire. »
Valoriser le secteur
Autre aspect soulevé par le parti socialiste, la création et la valorisation des professionnels de la branche. Si les exigences cantonales sont parfois montrées du doigt et peuvent décourager la création de nouvelles infrastructures, la faîtière souhaite mettre en valeur la profession : « La question d’un nivellement vers le bas du personnel dans les crèches n’est pas envisageable, il est crucial de valoriser le métier afin de créer plus d’éducateurs qualifiés », confie Laurie Willommet.
200 places d’accueil à Pully en 2026, utopiste ou réaliste, c’est la question que nous poserons au municipal en charge du dossier dans notre prochaine édition.
