Pully – Entre lac et finances, deux chantiers majeurs redessinent l’avenir du littoral
Conseil communal du 10 décembre
Si le budget 2026 reste fragile, ce sont surtout deux préavis déterminants pour le bord du lac qui ont concentré l’attention des élus pulliérans.
La rénovation de Pully-Plage constitue l’objet le plus lourd de la soirée, tant sur le plan technique que financier. Inaugurée en 1976, la piscine repose sur des remblais qui continuent de s’affaisser malgré des travaux passés. Les installations techniques, du chauffage à la cuisine, sont obsolètes et les bassins eux-mêmes atteignent un niveau critique. Le préavis présenté vise un crédit complémentaire de 350’000 francs afin de finaliser la phase des appels d’offres (SIA 41) et de financer de nouvelles investigations liées à la pollution des remblais. Ces analyses supplémentaires n’étaient pas prévues dans le crédit d’étude initial.
Les coûts du futur chantier ont été rappelés : estimé à 16 millions en 2020, le projet se situe désormais autour de 29 millions de francs. « On ne peut pas se permettre de bloquer un dossier de cette importance, mais il faudra être extrêmement vigilants sur la suite », souligne le rapporteur de la commission chargée d’examiner ce dossier. La Municipalité insiste sur la nécessité d’aller au bout des études afin de présenter, prochainement, un préavis d’ouvrage complet basé sur des offres fermes. Ce crédit est accepté par 57 voix, 13 contre et 7 abstentions.
Un demi-million pour réaménager le quai Milliquet
On reste au bord du lac pour ce préavis, cette fois, les conseillers se penchent sur la refonte du quai Milliquet. Le projet prévoit d’élargir les cheminements, de sécuriser les accès, d’améliorer la cohérence des parcours lacustres et d’installer de nouveaux WC publics, un point jugé essentiel pour un site très fréquenté, notamment en été. Les questions se concentrent sur la manière d’organiser les usages, d’intégrer les cyclistes, de gérer le stationnement et de préserver l’identité du lieu.
Plusieurs élus s’interrogent également sur l’impact pour les riverains, la conception des WC ou sur la fluidité du trafic. La Municipalité répond point par point, rappelant que le projet s’inscrit dans une stratégie globale du littoral et qu’il répond aux normes cantonales, notamment en matière de mobilité douce. L’objet est approuvé.
Un budget fragile qui réussit à franchir la digue
En début de séance, le plénum a également adopté le budget 2026. Avec 176 millions de recettes pour 185 millions de dépenses, il présente un déficit de 9 millions et une marge d’autofinancement quasi nulle. La dette pourrait atteindre 215 millions de francs à fin 2026. Malgré ces signaux préoccupants, la commission des finances recommande son adoption, estimant que la Municipalité a présenté un plan cohérent dans un contexte compliqué. Un amendement a porté sur la subvention au Pully Live Festival, jugée trop élevée pour Stephan Margelish (Union Pulliérane) : « 150’000 francs par année de subvention alors que le Pully Québec bénéficiait aussi de 150’000 francs, mais tous les deux ans ». Du côté de la Municipalité, le syndic précise : « Malgré le succès de cette première édition, le festival est déficitaire avec 12’000 francs », détaille Gyl Reichen, avant de rappeler qu’il est déjà prévu de réduire de moitié la participation de la ville dès l’année prochaine. Le budget est accepté par 66 voix, 6 non et 6 abstentions.
Virage comptable obligatoire et investissements futurs
Toujours au chapitre des finances, le préavis d’intention sur le plan des investissements 2025–2029 confirme la pression qui pèse sur les ressources : 281 millions de francs sur cinq ans, dont la majeure partie liée aux besoins scolaires, aux réseaux communaux et à la rénovation du patrimoine. La Municipalité insiste sur le caractère indicatif du document mais reconnaît qu’une bonne partie des montants est incompressible.
Autre volet technique : la mise en œuvre du nouveau modèle comptable harmonisé MCH2, obligatoire pour toutes les communes dès 2027. Le Conseil accepte un crédit de 205’000 francs destiné à adapter les outils informatiques et à convertir le budget 2026 au nouveau format. L’essentiel du travail sera pris en charge en interne par le Service des finances, ce qui limite les coûts, mais la transition entraînera des amortissements de l’ordre de 41’000 francs par an.


