Pully – Agrandir le collège Arnold Reymond pour répondre aux besoins de demain
Aeby Perneger & Associés SA a été désigné lauréat du mandat d’études parallèles (MEP) pour l’agrandissement du collège Arnold Reymond. Jeudi 3 avril, la ville de Pully a dévoilé le projet lors d’une cérémonie réunissant élus, architectes et habitants. Au programme : huit salles de classe supplémentaires et une salle omnisports.

D’après nos calculs, la population scolaire devrait augmenter d’environ 800 élèves d’ici 2035. Il est donc essentiel d’adapter notre infrastructure pour faire face à cette croissance », souligne Lucas Girardet, municipal en charge de l’urbanisme. « Après l’agrandissement du collège principal pour les élèves de primaire, qui démarre ces jours, il est indispensable de préparer le terrain pour les élèves du secondaire, car eux aussi vont suivre cette progression ». Pour anticiper cette évolution, la Municipalité a lancé, en 2024, un mandat d’études parallèles (MEP), une procédure architecturale qui permet de comparer plusieurs propositions de projet autour d’un même cahier des charges. Trois idées ont été présentées, et c’est celle du groupement lausannois Aeby Perneger & Associés qui s’est distinguée par sa capacité à intégrer harmonieusement les bâtiments existants, tout en modernisant le site.
Pensé pour durer
Devant une centaine de personnes réunies dans le hall du collège actuel, Lucas Girardet est revenu sur les débuts du projet : « A l’origine, il s’agissait uniquement de rénover l’existant. Le collège n’était pas encore classé au patrimoine et aucune extension n’était prévue. Aujourd’hui, nous construisons pour les cinquante prochaines années ». Avec les futures extensions, Pully comptera 43 classes, tous degrés scolaires confondus. Estimé à 60 millions de francs, le chantier devrait aboutir à une ouverture pour la rentrée 2028. L’étape suivante interviendra en juin 2025 avec la présentation au Conseil communal d’un crédit d’étude de 5 millions. Le crédit d’investissement, quant à lui, sera soumis à l’automne 2026.
La salle de sport sera implantée vis-à-vis du parking. Ce dernier pourrait d’ailleurs faire l’objet d’un réaménagement partiel, comme l’explique Patrick Aeby, représentant du bureau lauréat : « Le collège a été construit à une époque où les terrains étaient moins rares et la voiture avait une autre place dans la société. Aujourd’hui, c’est tout l’inverse, nous devons penser en termes de densification et de mobilité douce ». Le projet prévoit notamment la prolongation du style architectural d’origine, mêlant béton et bois, l’ajout de terrasses accessibles sur les toits, ainsi qu’un possible espace d’activités urbaines, tel qu’un skatepark, sur le toit du parking existant. Les trente places de stationnement seront supprimées ainsi que les cinq places destinées aux motocyclettes.
La nouvelle salle omni-sports répondra aux normes cantonales VD3, permettant un usage tant scolaire qu’associatif. Très attendue par les clubs locaux, elle offrira des plages horaires supplémentaires pour la pratique du sport en soirée et le week-end. Ce nouvel équipement permettra aussi de délester les autres infrastructures sportives de la commune, aujourd’hui saturées. « Un soin particulier a été porté à son insertion dans le site », explique Patrick Aeby, représentant du bureau lauréat. Semi-enterrée et accessible depuis plusieurs niveaux, elle bénéficiera d’un éclairage naturel et d’une acoustique adaptée aux exigences actuelles.
Un héritage du style Crocs
Construit dans les années 1970, le collège Arnold Reymond s’inspire du style architectural dit Crocs. Ce système de construction repose sur une structure métallique autostable, utilisable des deux côtés, associée à des planchers porteurs. Il se caractérise notamment par la présence de piliers circulaires, de poutres principales jumelées et de parois amovibles.
Développée à une époque marquée par une forte croissance urbaine et démographique, cette méthode visait à offrir une construction rapide, efficace et économique. Conçu avant le choc pétrolier, le système Crocs ne tenait pas compte des enjeux énergétiques, aujourd’hui devenus cruciaux.