Puidoux: magnifique complexe scolaire pour le bien-être des étudiants
Jean-Pierre Lambelet | L’aventure a commencé en 2012 par quelques séances organisées sous mandat du canton entre les communes de Lavaux situées en bordure du lac Léman entre Pully et St-Saphorin. Ces discussions étaient nécessaires pour remodeler la structure des établissements scolaires et répondre aux exigences de la LEO (Loi sur l’enseignement obligatoire) votée en 2011. Il y avait deux contraintes principales pour former un établissement scolaire: disposer d’un minimum de 300 élèves secondaires et loger ces mêmes élèves secondaires sous un même toit. L’ancien établissement du cercle scolaire de St-Saphorin composé des communes de Puidoux, Chexbres, Rivaz et St-Saphorin n’était pas enthousiaste pour «exporter» ces 220 élèves secondaires sur Vevey comme initialement prévu ceci dans un collège non encore réalisé au nord de la commune de Vevey. Sous la conduite de Marion Freiss, alors préfète du district de Lavaux, des discussions constructives furent engagées. Au final, il fut convenu que Pully, Paudex et Belmont formeront un établissement, Lutry un autre et Bourg-en-Lavaux, Chexbres, Puidoux, Rivaz et St-Saphorin un troisième. Restait pour notre établissement à trouver le lieu propice à ce collège secondaire: Cully aux Ruvines ou Puidoux au Verney? Des deux côtés, des arguments étaient pertinents et méritaient discussions. Une expertise menée par un bureau spécialisé a permis de prendre une décision pragmatique: la zone du Verney à Puidoux accueillerait le nouveau collège. C’est donc en 2013 qu’a débuté véritablement l’histoire de l’ASCL (Association Scolaire Centre Lavaux). Le premier comité de direction (CODIR) de l’ASCL formé de Yves Kazémy pour Bourg-en-Lavaux, de Kathrin Gruber pour Chexbres, de Pierre Monachon pour Rivaz, de Gérald Vallélian pour St-Saphorin et de Jean-François Rolaz pour Puidoux. Un premier épisode totalement inédit pour presque tous: la participation à l’élaboration d’un concours en marché public pour un objet de cette envergure. Un comité de pilotage du projet (COPIL) est également formé intégrant d’autres membres des autorités communales et la direction des deux établissements scolaires fusionnés, MM. Mauerhofer et Bovard.
Qui dit concours, dit règlement et jury
Le président du jury a d’emblée donné le ton à l’ensemble de ce projet: «le lauréat du concours ne sera pas celui qui aura la majorité des voix mais celui qui obtiendra l’unanimité». Cette image forte a guidé le projet du début à la fin.Au début de l’aventure de l’ASCL avec des membres des conseils communaux et des municipaux des cinq communes partenaires, il a fallu se connaître. La méfiance initiale a peu à peu fait place à la compréhension réciproque et la collaboration. Gérald Vallélian, syndic de St-Saphorin, fait office de maître de cérémonie et donne la parole aux personnes suivantes: René Gilliéron, syndic de Puidoux, n’imaginait pas que lorsque la LEO a été acceptée dans le canton de Vaud le 4 septembre 2011, sa commune subirait tant de transformations en relation directe avec cette nouvelle loi. Destruction de l’ancien collège, installation de pavillons provisoires, construction d’un passage sous les voies CFF, construction d’une nouvelle salle de gym VD6, construction d’un chauffage à distance, aménagement des circulations pour les véhicules motorisés et les piétons, conduites d’eau, etc. Bref, la totale…! Aujourd’hui, il est fier d’ouvrir cette cérémonie en présence de la cheffe du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC), Anne-Catherine Lyon, qui va terminer son mandat de conseillère d’Etat le lendemain.
Anne-Catherine Lyon est à la tête du DFJC depuis 2002 et après 15 ans d’une incessante activité dans un département qui n’est pas de tout repos. Elle prend pour la dernière fois la parole en public à ce titre. Son émotion est palpable lorsqu’elle revient sur le parcours de l’école vaudoise durant toutes ces années avec la transformation importante amenée par Harmos sur le plan suisse et par la LEO sur plan cantonal. L’accueil de jour des enfants qui ne rentrent donc plus à la maison pour le repas de midi change énormément la donne de l’organisation scolaire. Et comme durant ces 10 dernières années, le canton de Vaud a vu sa population augmenter de 10’000 personnes par année, représentant quasiment la population de la ville de Lausanne, ces différents éléments font qu’à ce jour 58 constructions scolaires sont en cours dans le canton. Elle remercie et félicite tous les intervenants qui ont conçu ce magnifique complexe scolaire du Verney dans un esprit entièrement tourné vers le futur et le bien-être des enfants.
Noémie Goldman, architecte du bureau ARR, transmet avec honneur ces deux nouveaux bâtiments à l’ASCL en soulignant le soin apporté aux choix des matériaux et de leur usage, de la fluidité des circulations à l’intérieur du collège en créant des couloirs en V, des couleurs chaudes et accueillantes, des façades «intelligentes» pour la gestion de la lumière et de la température. Elle est fière de remettre ces constructions qui respectent les délais et les coûts. Michel Bovard, directeur des écoles, n’est pas fâché de traverser la route en quittant les pavillons provisoires pour entrer dans ce collège qui commence vraiment à donner des fourmis dans les jambes à tout le corps enseignant qui se réjouit de la prochaine rentrée scolaire du 21 août 2017 qui marquera le vrai départ d’une nouvelle étape pour la formation de la jeunesse du centre de Lavaux. Raoul Baehler, président de l’ASCL, retrace le rôle joué par ce qui représente «le législatif» dans ce projet avec l’acceptation des budgets, du plafond d’endettement, des différents préavis et naturellement des comptes. Quand il repense à cette fraîche journée du
23 novembre 2015 lors de la pose de la première pierre représentée par cinq bouteilles de vin venant des cinq communes, il ne s’est pas écoulé deux ans et les bâtiments sont déjà là, beaux et fin prêts. Un vrai tour de magie! Dans son allocution en tant que président du CODIR, Jean-François Rolaz a tenu à citer les intervenants lors des différentes étapes en soulignant le côté humain apporté par chacune et chacun.
Le Corps enseignant qui a vécu dans les pavillons provisoires en faisant preuve de patience et pour certains d’un réel engagement pour le projet. Il espère que leur patience est récompensée et leur demande de faire passer un message de respect auprès de tous les utilisateurs de ce magnifique outil afin qu’il perdure le plus longtemps possible, eu égard aux finances des cinq communes… L’investissement consenti est à la hauteur de la mission dont ils sont chargés. Les dames du secrétariat qui ont été chahutées tant physiquement que moralement et qui, malgré tout, ont rempli leur mission dans cette fourmilière où il faut côtoyer les élèves, les profs, le directeur et bien sûr les parents.
Le concierge Yves Cupelin, son épouse et leur fille Magali. Leur immense travail accompli durant ces 4 dernières années mérite le respect. Les maîtres d’état qui porte bien leur nom en regardant ce bâtiment. Ils ont fait un travail de maître et mérite une grande considération pour la qualité et le soin apporté à cette construction. Un grand coup de chapeau à tous les travailleurs dit «de l’ombre» qui ont œuvré sur le site et qui méritent d’être en pleine lumière en ce jour.
Noémie Goldman, architecte du bureau ARR, lauréat du concours. La créatrice du projet. Pour un pareil objet, il est impossible de ne pas laisser une partie de soi dans les murs. Sa parfaite connaissance et sa volonté de maîtriser l’ensemble des éléments en ont fait une personnalité reconnue et respectée. Elle a su répondre à quasi toutes les demandes en proposant des alternatives réfléchies.
Gilles Cuttelod, bureau d’assistance à maître d’ouvrage. Il a su mettre à la bonne place les intérêts du maître d’ouvrage, chercher des solutions en collaboration avec les mandataires et présenter toujours des solutions intelligentes, crédibles et chiffrées avec rigueur et professionnalisme.
Michel Bovard, directeur des écoles. Un Bovard d’Epesses, né à Cully et de mère italienne, ça donne un bon vaudois et son esprit terrien agrémenté d’une touche de sang chaud sentant bon le sud… Cet homme juste, sensible et direct n’a pas eu peur d’aborder de manière transparente les nombreux problèmes à résoudre.
Eliane Fédrigo, secrétaire du CODIR. Ses connaissances des institutions et de l’ensemble du dossier ont permis de tenir des délais parfois très courts, d’avoir des PV décisionnels clairs avec des courriers bien torchés.
Les membres du CODIR et de la Municipalité de Puidoux qui ont tous été impliqués à des degrés différents dans ce projet. Leur soutien a été fort apprécié de tous les intervenants. Il remercie également La fanfare Echo des Rochers de Puidoux et le chœur d’enfant «les Inchoeurigibles» qui ont agrémenté cette manifestation et termine en souhaitant longue vie au collège du Verney…!