Pouvoir et absence
Le temps approche, celui des rassemblements, celui des repas en famille et ceux entre amis, les agapes professionnelles ou associatives de fin d’année et j’en passe. Tradition de fin d’année, comme pour faire un bilan de l’année écoulée en se projetant vers des jours meilleurs.
A Genève, à Belém, ou à Johannesburg, ils n’ont pas attendu, et se sont rassemblés en voulant se projeter vers les jours meilleurs, mais les jours futurs de l’un n’ont pas atteint la correspondance de ceux des autres.
Ainsi, notons que le climat ne représente pas un retour sur investissement suffisant pour les acteurs majeurs, que le business as usual n’a plus la cote en l’absence de certaines pièces maitresse et que la capitulation est une notion toute relative et finalement plus si incongrue, n’est-il pas.
Les enjeux majeurs n’en sont plus si les Borgia et autre Machiavel s’en détournent. Ces grands rassemblements ne sont rien de plus qu’une agora universitaire – si ce n’est pas une cour de récré sans les « Grands de ce Monde ».
Cette absence est puissante. Elle est l’essence même de la puissance, serais-je tenté de dire.
L’exemple de la Conférence de « paix » à Genève en est l’illustration parfaite. L’Empereur Vladimir se fait représenter par les sous-fifres de son obligé Donald, lui-même absent. Ils observent la scène en silence pendant qu’on s’agite autour d’un plan qui a tout de la reddition d’une nation entière. Nation pourtant agressée au premier chef.
Le drame se situe ici : refuser une capitulation inconditionnelle aux termes non négociables de l’agresseur russe, termes présentés par l’avocat de la défense américain lui-même est inenvisageable. La situation en est réduite à de vulgaires mouvements de pions.
Manœuvre habilissime et coup imparable du maître du Kremlin qui, sans mot dire, affirme encore un peu plus sa maitrise des échecs et son rôle de prédateur en chef.


