Périphérique…
Saint-Saphorin, Epesses et Villette sont sous la menace de la disparition de leurs gares CFF. La raison en est simple puisqu’il s’agit de l’adaptation des gares aux personnes handicapées. La loi a été votée et doit être appliquée d’ici à l’horizon 2023. L’idée même de la loi mérite d’être saluée dans le sens de l’élimination des inégalités frappant les personnes à mobilité réduite, mais le chemin menant au résultat escompté est semé d’embûches. La régie fédérale des CFF est loin d’être inactive dans notre région comme nombre d’entre nous ont pu le constater l’été passé et vont encore le voir dans un avenir proche. Les inconvénients pour les usagers sont légion et se répètent. Qu’il soit question de soudures défaillantes à La Conversion ou d’entretien impératif de ponts et tunnels entre Palézieux et Moudon, la facture sera lourde. Mais en fin de compte, le réseau s’en retrouvera amélioré et les usagers pourront reprendre leur train-train. La question est toute autre lorsqu’il s’agit de la desserte ferroviaire des villages de Lavaux. Les gares de Saint-Saphorin, Epesses et Villette font face à un autre dilemme : celui des coûts et, par conséquent, de l’existence même de ces haltes. La sacro-sainte rentabilité va-t-elle inviter handicapé comme simple habitant à se passer de transports durables et efficaces ? Quitte à être en complète contradiction avec les tendances actuelles – et leur propre statut de service public – les Chemins de Fer Fédéraux tiennent dans leurs mains l’avenir même de ces bourgades pourtant classées au patrimoine mondial et fort appréciées par quantité de visiteurs d’un jour. Il y a comme une odeur de centralisation rampante… qu’il s’agisse de l’une ou l’autre des régies fédérales, elles appliquent des procédés identiques. Nées sur l’autel du service public et du bien être commun, elles ont grandi en créant un réseau dont la Suisse était fière. Des valeurs qui maintenant sont foulées au pied. Les villages désignés comme périphériques sont délaissés par le «service public». Les postes et les gares sont abandonnées… un peu à l’image des responsables de ces régies : dirigeants périphériques aux revenus stratosphériques.